Est-ce la vague de droite dans le Nord ou l’approche du Congrès du PS, toujours est-il que Martine Aubry semble bien décidée à agir. Lors d'une réunion avec ses soutiens, à laquelle se sont joints une partie des frondeurs, mardi 31 mars au soir, la maire socialiste de Lille Martine Aubry a fortement critiqué la ligne Valls. Avec, en particulier, le prochain congrès du PS en ligne de mire.
La réunion des soutiens de Martine Aubry, réunis mardi 31 mars au soir à l'Assemblée nationale, avait des allures de congrès des frondeurs. "Nous étions une petite centaine, la plupart aubrystes. Mais les frondeurs qui faisaient partie d'autres courants étaient bien représentés", raconte un participant. Devant cet auditoire, la maire de Lille a assuré à ses soutiens qu'après l'échec de la gauche aux départementales, elle ne comptait plus rester silencieuse.
Faire campagne contre le FN, l'"erreur profonde" de Valls
Alors que Manuel Valls avait appelé, en octobre dernier dans L'Obs', à en finir avec "la gauche passéiste", l'ancienne patronne du PS a ironisé mardi soir : "Je ne suis qu'une ministre du passé (…) Mais la gauche passéiste, j'en suis fière." "Il est insupportable qu'on dise (à l'instar de Manuel Valls au soir du premier tour des départementales, Ndlr), que c'est une victoire car le FN n'est pas la première formation politique de France", a-t-elle encore lâché devant ses fidèles.
Pour Martine Aubry, faire campagne contre le FN s'est révélé être "une erreur profonde". "C'est une aberration de dire qu'il n'y a pas de demande de gauche ou de dire que c'est de la faute des frondeurs", a ainsi lancé Martine Aubry.
Benoît Hamon veut une "grosse motion" au prochain congrès du PS
La question se pose désormais du dépôt d'une motion lors du congrès du PS de Poitiers, les 5, 6 et 7 juin prochain. "Le sujet a été abordé longuement mardi soir", précise un participant de la réunion. Les aubrystes ont jusqu'au 11 avril pour trancher. Egalement réunis mardi soir, les soutiens de Benoît Hamon (le courant "Un monde d'avance") ont défendu l'idée d'une "grosse motion rassemblant l'autre courant de l'aile gauche, les frondeurs, les amis d'Arnaud Montebourg".
"Martine Aubry ne les rejoindra probablement pas, elle veut rassembler plutôt que de morceler un peu plus le parti", assure l'un de ses fidèles. "Elle doit prendre ses responsabilités", a par ailleurs expliqué à l'AFP l'eurodéputé Guillaume Balas, l'un des animateurs d'"Un monde d'avance".
Déposer une motion en son seul nom propre? Proposer une large alliance à Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et aux frondeurs? Attendre l'inflexion que lui aurait promise, selon RTL, François Hollande lors d'un déjeuner la semaine dernière? Martine Aubry a promis des réponses à ces questions mardi prochain, à l'occasion d'une nouvelle réunion des aubrystes. Elle souhaite sans doute connaître le contenu des mesures sur l'investissement que le gouvernement doit annoncer mercredi prochain à l'issue d'un Conseil des ministres extraordinaires. Mais, a-t-elle prévenu mardi soir devant ses soutiens, elle veut "des signes forts, et non des vaguelettes".
Source : leJDD.fr 1er avril 2015