Président du Tarn-et-Garonne depuis 29 ans, Jean-Michel Baylet a renoncé à se présenter à la présidence du département. C'est finalement le candidat soutenu par la droite qui prendra sa succession.
C'est la fin d'une ère de 30 ans dans le Tarn-et-Garonne. Jean-Michel Baylet, qui dirigeait le département depuis 1985, a décidé jeudi 2 avril de ne pas se représenter. Après ce retrait totalement inattendu, le candidat soutenu par la droite, Christian Astruc (DVG), a été élu jeudi au premier tour face à Marie-Claude Nègre (PRG). Malgré le soutien de Jean-Michel Baylet, la candidate PRG n'a obtenu que 12 voix contre 18 à Christian Astruc. Cet agriculteur de 66 ans, inconnu au niveau national, met ainsi fin à quarante ans de présidence Baylet. Evelyne Baylet, mère de Jean-Michel Baylet, a dirigé le département de 1970 à 1982.
Son départ, l'ancien sénateur à l'accent chantant l'explique en dénonçant les manœuvres d'appareil qui ont précédé l'élection. "Dans des combines de troisième tour, je n'ai pas envie de vous offrir ma tête au bout d'une pique", a-t-il lancé, amer, aux micros de quelques journalistes. Il a donc préféré se retirer plutôt que de perdre.
Un président sans étiquette
Dimanche soir, lors du second tour des élections départementales, la gauche avait remporté 14 des 30 sièges, à égalité avec la droite. Le sort de la majorité départementale était donc entre les mains du binôme constitué par Christian Astruc et Marie-José Mauriège. Déterminée à en finir avec 45 ans de gouvernance radicale de gauche, l'UMP a soutenu Christian Astruc. Classés divers gauche par le ministère de l'Intérieur, le binôme se revendiquait "sans étiquette". Christian Astruc siégeait jusqu'ici dans le groupe des radicaux de gauche, le parti de Jean-Michel Baylet, mais dans son canton il était rentré en dissidence et avait battu cette fois un candidat du PRG . Difficile donc de le classer politiquement.
En septembre 2014, Jean-Michel Baylet, sénateur du Tarn-et-Garonne depuis 1995, avait déjà perdu son siège à l'issue d'une campagne intense. Quelques jours plus tard, il perdait sa mère, décédée à l'âge de 101 ans. Les jours suivants, il était apparu au siège du PRG, rue Duroc, les traits tirés. A 68 ans, Jean-Michel Baylet va désormais pouvoir se consacrer pleinement à son parti. Après le départ des écologistes du gouvernement, les radicaux sont les seuls alliés de la majorité. L'hypothèse d'une entrée au gouvernement n'est pas exclue.
Source : leJDD.fr 02-04-2015