Les Républicains vont organiser un "groupe de travail" chargé de plancher sur "le droit du sol", car "aucun sujet n'est tabou", a affirmé lundi 15 mai une porte-parole du parti, Lydia Guirous. Jusque là Nicolas Sarkozy semblait ne pas vouloir remettre en cause le droit du sol mais il se pourrait qu’il ait changé d’avis ?...
Samedi 13 mai dernier, devant les nouveaux adhérents de son parti qu'il recevait à Paris, Nicolas Sarkozy s'était interrogé sur la question du droit du sol : "Faut-il remettre en cause le doit du sol? Cette question est incontestablement une question qui peut se poser. Je ne veux pas qu'on refuse le débat avant d'avoir posé le débat."
Le débat va donc être mis sur la table. Les Républicains vont organiser un "groupe de travail" chargé de plancher sur "le droit du sol", car "aucun sujet n'est tabou", a affirmé lundi une porte-parole du parti, Lydia Guirous.
Une convention sur l’immigration
Plus largement, une "convention" sur l'immigration, qui abordera notamment cette question du droit du sol et de la nationalité française, sera organisée par Les Républicains, a également indiqué la porte-parole.
Évoquant les questions d'immigration, de droit du sol, de mariage entre Français et étrangers (Nicolas Sarkozy faisant la distinction entre le mariage par "amour" et celui pour "l'acquisition de la nationalité française"), de Schengen ("je demande un nouveau Schengen", avec "la même politique migratoire" dans toute l'UE, a-t-il répété), l'ex-chef de l'État avait assuré aux centaines de nouveaux adhérents présents à la réunion que "tous ces sujets feront l'objet de propositions très précises sur lesquelles nous vous demanderons votre avis".
Sarkozy en 2003 : "Avec le droit du sang, on a toujours un sang qui n'est pas suffisamment pur"
Actuellement, le droit français mélange droit du sol et droit du sang pour l'acquisition de la nationalité française. Nicolas Sarkozy s'était jusque-là refusé à envisager le rétablissement du "droit du sang", une question déjà soulevée en 2005 par François Baroin. Alors ministre de l'Outre-mer, François Baroin avait dit qu'il "faudrait envisager" de remettre en cause le droit du sol "dans certaines collectivités d'outre-mer", comme moyen de lutter contre l'immigration clandestine.
En 2003, alors ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy s'était totalement opposé à la revendication du Front national d'instaurer le droit du sang en arguant : "Avec le droit du sang, on a toujours un sang qui n'est pas suffisamment pur." Lors de la présidentielle de 2012, le président sortant avait de nouveau répété son opposition au droit du sang en lançant : "Le droit du sol, c'est la France."
Pour Les Républicains, la donne a changé avec l'arrivée massive de migrants d'outre-Méditerranée. "La situation est grave, il va falloir traiter cette question", a mis en garde Lydia Guirous, ajoutant que "le devoir d'une famille politique moderne (était) de traiter de tous ces sujets, sans tabous, même les sujets qui fâchent".
Source :LeJDD.fr 16-06-2015