Comme un caillou dans la chaussure de sa fille. Répudiation, critiques acerbes contre le Front national version bleu marine et maintenant la création de sa propre «formation»... Suspendu de son statut d'adhérent du FN, bientôt privé de son titre de président d'honneur, Jean-Marie Le Pen entend bien ne pas être rangé au rayon des antiquités. Et surtout, continuer à exister.
Puisqu'il est évincé du parti qu'il a cofondé, pour cause de propos outranciers et réitérés, le patriarche annonce ce lundi 11 mai qu'il va créer sa propre structure. Lui qui avait déjà expliqué, sur « France 2 » la semaine dernière, «réfléchir à un nouveau mouvement», en a dit un peu plus sur les ondes amies de « Radio courtoisie » : «Je ne vais pas créer un autre parti. Je vais créer une formation qui ne sera pas concurrente du FN.»
«Un parachute contre le désastre»
« Pas concurrente du FN» car, explique-t-il un peu plus tard sur « France Info », il s'agira d'«une association des amis de Jean-Marie Le Pen». «D'un parachute contre le désastre», dit-il encore. Objectif : «Recueillir tous ceux qui sont indignés actuellement par la ligne politique» et «peser pour rétablir celle qui a été suivie depuis des décennies». Comprendre : la sienne.
Lui qui se définit comme «un poisson combattant», prêt à se battre «tant qu'(il en a) la force», entend construire «une formation collatérale pour remettre le FN de Marine Le Pen sur les rails». «Nous ne voulons pas que M. Philippot soit le patron du FN», charge le vieux leader, évincé de ce parti dont il fut tout puissant patron des années durant. Le vice-président du FN, proche de Marine Le Pen et chantre de la dédiabolisation, dans le viseur, Jean-Marie Le Pen accuse clairement Philippot de «se servir» de Marine Le Pen pour assouvir ses ambitions.
Reste à savoir qui nourrira les rangs de cette «association des amis de Jean-Marie Le Pen». Car si le cofondateur du parti à la flamme conserve la sympathie des militants, il n'en est pas moins marginalisé au Carré, le siège du parti à Nanterre (Hauts-de-Seine). En témoignent les récents votes des bureaux politique et exécutif, qui lui ont été très nettement défavorables.
Ce qui est sur cependant c’est que la querelle de famille chez les Le Pen n’est pas sur le point de d’éteindre.
Source : LeParisien.fr 11-05-2015