C’est la question qui anime la première journée de la rentrée politique d’Europe Ecologie-Les Verts : les alliances en vue des régionales. Une élection à la proportionnelle dans laquelle les écolos peuvent tirer leur épingle du jeu ?... Appelant au rassemblement dès le premier tour, la ministre de la Santé Marisol Touraine a été sifflée par les militants.
C’était la première des ministres à intervenir aux Journées d’été d’Europe Ecologie-Les Verts, qui se tiennent jusqu’à samedi 22 août à Villeneuve d’Ascq (Nord). Après elle, il y aura Laurent Fabius (Affaires étrangères) et Axelle Lemaire (Numérique). Mais, déjà, Marisol Touraine (Santé) a pu prendre le pouls des écologistes à quatre mois des régionales. Invitée à participer jeudi 20 août au matin à la plénière d’ouverture sur le thème de la "santé environnement", la ministre a été sifflée par les militants présents pour avoir appelé, à la toute fin de son intervention à la tribune, au rassemblement au premier tour des régionales.
"Je suis venue porter cette parole du rassemblement"
"Je souhaite que nous soyons le plus rassemblés possible", a-t-elle déclaré, alors que les écologistes ont choisi dans l'ensemble des régions de se présenter en autonomie vis-à-vis du PS. Voire parfois de s’unir avec certaines forces du Front de gauche. "Vous affirmez vos positions et j’affirme les miennes", a lancé Marisol Touraine, répondant aux sifflets. "Je suis venue porter cette parole du rassemblement dès le premier tour avec l’illustration sur les questions de santé : ce que nous avons fait, ce que le Sénat conservateur défait", a complété la ministre quelques minutes plus tard à la presse. A la tribune, la remerciant de sa présence, l’écologiste Jean-Louis Roumégas a évoqué un "débat âpre mais franc" et exhorté la ministre de faire voter "une loi de santé environnementale d’ici la fin du quinquennat".
"Chacun a le droit de défendre ses convictions. Les écologistes ont parfois une manière un peu rude de dire les choses", a réagi Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV. Mais ces tensions autour de la question des régionales agitent à l’intérieur même du parti, entre ceux qui souhaitent un rapprochement avec les socialistes et ceux qui ne veulent pas en entendre parler. "Le débat existe. Nous n’avons pas l’habitude de mettre les débats sous le tapis. Je le laisse vivre", a renchéri la numéro 1 d’EELV, qui défend "des têtes de listes écolos, qui portent un projet écolo". "Cela va au-delà" d’Europe Ecologie-Les Verts, assure-t-elle.