Même si les opposants dénoncent des fraudes, les autorités algériennes ont annoncé vendredi 18 avril les résultats officiels de l'élection présidentielle algérienne qui s'est déroulée la veille : Abdelaziz Bouteflika a été très largement réélu dès le premier tour, avec 81,53% des voix.
Comme l'expliquait l'historien Benjamin Stora, l'élection présidentielle algérienne était "jouée d'avance". Les résultats du scrutin de jeudi 17 avril, annoncés vendredi après-midi par les autorités, lui donnent raison : le président sortant Abdelaziz Bouteflika a été réélu pour un quatrième mandat avec 81,53% des voix.
Son principal rival, Ali Benflis, a recueilli 12,18% des suffrages, a précisé le ministre de l'Intérieur Tayeb Belaïz avant de lister les scores des autres candidats. Le plus jeune candidat, Abdelaziz Bélaïd, est ainsi arrivé en 3e position avec 3,03% des voix, suivi de la députée trotskyste Louisa Hanoune avec 1,37% des voix, puis de Ali Fawzi Rebaïne avec 0,99% et Moussa Touati avec 0,56%.
Une participation historiquement basse
Le taux de participation, lui, a été de 51,7%. Il est toutefois en net recul par rapport à celui de 74% en 2009. Le plus faible taux de participation a été enregistré en Kabylie (autour de 25%), où des incidents ont fait 70 blessés, et dans la capitale, où les Algérois ont été seulement 37% à voter.
Au pouvoir depuis 1999, et âgé de 77 ans, Abdelaziz Bouteflika rempile donc pour un nouveau mandat et ce, malgré les doutes sur sa capacité à diriger le pays. Le chef de l'Etat est en effet resté très affaibli par un AVC qui l'a immobilisé 80 jours en France, dont il est rentré le 16 juillet 2013. Le dirigeant était revenu dans l'Hexagone pour une "visite de contrôle" en janvier dernier. Il n'est apparu pour la première fois en public que jeudi, pour aller voter en fauteuil roulant.
Une "fraude à grande échelle"?
"Le peuple a choisi en liberté dans un climat de transparence et de neutralité", a assuré Tayeb Belaïz, alors qu'Ali Benflis, son principal adversaire dans cette élection, a dénoncé dès la fermeture des bureaux de vote une "fraude à grande échelle" et a déclaré qu'il ne reconnaîtrait pas les résultats. "Chacun est libre de dire ce qu'il pense, il n'est juste pas acceptable d'enfreindre la loi", a toutefois prévenu le ministre de l'Intérieur.
Ces résultats vont-ils provoquer un mouvement de contestation de la part des opposants? "La vraie stabilité, ce n'est pas la présidence à vie, c'est la démocratie", mettait en garde Ali Benfils dimanche dernier, joint par le JDD. L'écrivain Yasmina Khadra, qui a été tenté de présenter sa candidature, craint que "l'Algérie ne sombre dans la violence".
Source : leJDD.fr 18-04-2014
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)