Le nouveau patron de Peugeot-Citroën dévoile lundi 14 avril le plan de la dernière chance du constructeur, qui prévoit, enfin, une nouvelle organisation à l'international.

Première entrée en piste lundi 14 avril de Carlos Tavares, nouveau patron de PSA. Quinze jours après sa nomination officielle, il présente dans la matinée le plan qui doit permettre au constructeur français de retrouver d'ici trois ans la rentabilité. Avec "Back in the race", comme il l'a baptisé, Tavares veut faire prendre au groupe un virage serré. "Il faut que les choses bougent", espère Christian Lafaye, délégué central FO, qui assistera à la présentation depuis son usine, lundi à 7 h 30, par visioconférence.

Le grand oral de Tavares doit aussi convaincre les marchés financiers. Le groupe lancera dans les semaines à venir une augmentation de capital de 1,4 milliard d'euros. Elle complétera l'opération de sauvetage d'urgence, qui prévoit une injection de 800 millions de la part de l'État et autant du chinois Dongfeng.

Nettoyage du nombre de modèles par marque

L'offensive lancée par Tavares porte en priorité sur l'international. Il devrait annoncer une réorganisation du groupe et la création de directions régionales fortes en Europe, Russie, Amérique latine et Chine. Avec 42% de ses ventes hors d'Europe, le groupe n'arrive pas à s'imposer sur les marchés émergents. Il court toujours derrière son objectif de 50%. L'an dernier, il était déficitaire en Amérique latine, avec un recul de ses ventes de 11 % sur un marché comme le Brésil. En Russie, il n'a écoulé que 61.000 véhicules, soit 22% de moins qu'en 2012. Là encore, il perd de l'argent quand Renault réussit à faire des bénéfices. Produire au plus près de ses marchés des modèles adaptés à la clientèle locale. Peugeot Citroën, comme tous ses concurrents européens, le rabâche pourtant depuis des années. Il doit maintenant le prouver avec sa nouvelle organisation. Des hommes clés qui connaissent leur marché, disposent d'une vraie autonomie et d'une maîtrise du portefeuille produits. "Les deux directeurs régionaux du groupe, en Russie et en Amérique du Sud, ne siègent actuellement dans aucun organe de décision", souligne un expert automobile. Seul le directeur Asie actuel, Grégoire Olivier, est membre du directoire. Son rôle a été des plus discrets dans les négociations avec Dongfeng. Et en entrant au capital du français, le chinois peut revendiquer le contrôle d'une division locale.

Autre grand chantier que va lancer Carlos Tavares : le nettoyage du portefeuille de chaque marque. "On sait qu'un concessionnaire ne peut se concentrer que sur quatre modèles", reconnaît-on à la direction. Citroën compte actuellement plus de vingt modèles, dont cinq lancés depuis 2010 sur le marché européen. La C4 se décline à elle seule en cinq versions. Même constat chez Peugeot. "On est souvent en concurrence directe sur plusieurs modèles comme avec la 108 et la C1, la 5008 et la C4 Picasso", regrette un porte-parole de Peugeot. Carlos Tavares s'est déjà plusieurs fois exprimé sur "cette politique de la chevrotine", à laquelle il veut mettre un terme. "Nous multiplions les modèles mais nous n'avons pas de 4x4 ou de véhicules low cost", regrette Christian Lafaye, qui attend un "changement fondamental". Carlos Tavares n'a pas le droit de décevoir. Ni de "gâcher" les 3 milliards d'euros dont il dispose pour remettre PSA dans la course.

Source : leJDD.fr  13 avril 2014

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