Nadine Morano pourrait-elle ramener la zizanie au sein de son parti « Les Républicains » ? Habituée du « parler vrai » voire même de la provocation, elle en est tout à fait capable. Ulcérée par la décision du président des Républicains de lui retirer son investiture pour les élections régionales à la suite de ses propos sur la «race blanche», l'ancienne ministre contre-attaque. Nadine Morano brandit la menace de «dézinguer» Nicolas Sarkozy.
Interrogée par « Le Point » ce mercredi 30 septembre, Nadine Morano dénonce «un procès en sorcellerie» et tire à tout-va.
«M. Richert, c'est un nul qui ne sait pas conduire sa campagne régionale », accuse-t-elle en parlant de la tête de liste régionale de la région Grand Est. « Il n'est pas mon patron. Il n'est qu'un chef de file. Quant à Nicolas Sarkozy, ce n'est même pas la peine qu'il songe à se présenter à la présidentielle, je le dézinguerai ! »
Seul Fillon trouve grâce à ses yeux
«Sur quel fondement veut-on m'évincer ? » s'interroge-t-elle. « Aucune plainte n'a été déposée contre moi. On veut me dézinguer parce que je suis candidate à la primaire. (...) J'ai cité les propos du général de Gaulle et j'admets parfaitement que la France d'aujourd'hui soit multiculturelle.»
Dans l'émission «On n'est pas couché», diffusée samedi 26 septembre dernier, elle a déclaré que la France est «un pays judéo-chrétien de race blanche». Elle s'est appuyée sur des propos prêtés au général de Gaulle, chef de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale, dirigeant du gouvernement provisoire de 1944 à 1946 puis président de la République de 1959 à 1969. Dans un livre d'Alain Peyrefitte, homme politique et écrivain, l'expression est employée. Mais ce sont des propos rapportés en 1994, soit 24 ans après la mort du général.
« J'ai été très bonne chez Ruquier, samedi soir », assure encore Nadine Morano auprès de l’hebdomadaire « Le Point ». « Ils ont peur. Alors chacun envoie ses sbires pour me dégommer. Franck Riester agit pour le compte de Le Maire, Darmanin travaille pour Xavier Bertrand. Ciotti pour on ne sait plus qui. Il n'y a que Fillon qui a été parfaitement correct avec moi dans cette affaire. »
En mai 2013, l'Assemblée avait voté la suppression du mot «race» de la législation française alors que François Hollande s'est engagé durant sa campagne à le retirer de la Constitution, ce qui n'est pas encore le cas. Le rapporteur de la proposition, Alfred Marie-Jeanne, a fait valoir que le mot, «ce concept aberrant, ayant servi de fondement aux pires idéologies, n'a pas sa place dans notre ordre juridique».