Un mois pour mettre fin à un dialogue de sourds. C'est l'ultimatum posé jeudi 30 janvier par Jean-Marc Ayrault aux partenaires sociaux, en leur demandant de lui proposer au plus tard début mars, des contreparties à la baisse du coût du travail annoncée dans le cadre du « pacte de responsabilité ».
Les syndicats réclament des promesses d'embauches chiffrées, pour l'instant exclues par le patronat, qui exige de son côté des baisses de charges rapides. C’est en effet un véritable dialogue de sourds qui s’est engagé avec en plus de profondes divergences entre les syndicats de salariés !..
«Des engagements concrets doivent être pris»
«Nous considérons que des engagements concrets doivent être pris au nom des entreprises en contrepartie des efforts que va consentir la collectivité nationale pour favoriser leur compétitivité et financer des allègements par des réductions de la dépense publique», a expliqué le Premier ministre, qui achève une série de concertations.
Par ces «efforts», il faut entendre notamment la suppression à la fin du quinquennat des cotisations familiales versées par les entreprises, annoncée le 1er janvier dernier par François Hollande. «Je vais adresser dans les tous prochains jours aux partenaires sociaux une lettre en leur demandant de se concerter et de me faire part de leurs propositions de méthode et d'objectifs sur les contreparties au plus tard début mars », a ainsi indiqué Jean-Marc Ayrault.
Selon lui, «l'enjeu est la mobilisation de toutes les forces vives du pays». «Parmi ces contreparties, je vois trois objectifs: les créations d'emplois, la qualité des emplois et l'investissement en France», a-t-il détaillé. « Ces contreparties », a poursuivi le Premier ministre, «doivent être définies au niveau national interprofessionnel et ensuite déclinées au niveau des branches professionnelles». Elles feront l'objet «d'un suivi et d'une évaluation au sein d'un Observatoire des contreparties avec l'Etat, les partenaires sociaux, qui sera mis en place prochainement», a rappelé Jean-Marc Ayrault, qui présidera cet Observatoire.
Une accélération des mesures
Le chef du gouvernement a également annoncé que des propositions seraient faites en mars sur «la baisse des charges pesant sur le travail, sur la réforme de la fiscalité des entreprises ou encore pour la mission de simplification pilotée par Thierry Mandon et Guillaume Poitrinal». «Il faut maintenant aller vite, le gouvernement veut prendre le plus vite possible ses responsabilités», a fait valoir Jean-Marc Ayrault, alors que le gouvernement a échoué à atteindre son objectif d'inverser la courbe du chômage.
Cette volonté d'accélération colle aux demandes de la CGPME dont le président Jean-François Roubaud, reçu jeudi 30 janvier au matin à Matignon, a appelé à des «mesures rapides» afin de «maintenir l'accueil positif» du pacte par les PME.
Contreparties : patronat et syndicats ne sont pas du tout sur la même ligne
En revanche, sur les contreparties, le pari est loin d'être gagné. Jean-François Roubaud a en effet déclaré qu'il ne pouvait pas s'engager sur des «chiffres d'emplois», réclamés par les syndicats. Jean-François Roubaud a par contre fait la promotion d'une campagne lancée jeudi matin par la CGPME sur Facebook.
L'organisation patronale propose en effet «6 ou 7.000 annonces» d'emplois non pourvus sur sa page du réseau social. «Nous pourrons j'espère montrer dans quelques semaines que nous avons eu des embauches» grâce à cette campagne, a fait valoir Jean-François Roubaud.
Très remonté contre ce pacte, le dirigeant de FO Jean-Claude Mailly a mis la pression mercredi sur le gouvernement en appelant devant 5.000 militants à des manifestations le 18 mars à la veille des municipales, avec l'espoir de rallier d'autres syndicats.
Source : leParisien.fr 30-01-2014
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