La Cour des Comptes a présenté mardi 17 juin son état des lieux des finances de l'Etat. Les Sages sont pessimistes : selon eux, la France ne va pas pouvoir respecter son engagement de réduction du déficit. Ce dernier dépassera les 4%, craint la Cour.
La Cour des Comptes n'y croit pas. Selon les magistrats de la rue Cambon, le gouvernement ne va pas parvenir à réduire le déficit public en dessous des 4% du produit intérieur brut fin 2014. En fait, la juridiction voit même le taux dépasser les 4% si la croissance n'atteint pas, elle, 1%, comme l'espèrent Manuel Valls et François Hollande. "L'objectif de déficit pour 2014, déjà révisé à la hausse en mai, risque d'être dépassé", a dit le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud (photo), en présentant mardi 17 juin le rapport annuel sur la situation et les perspectives des finances publiques.
Objectif du Gouvernement 3,8 % du PIB fin 2014
Le gouvernement prévoit quant à lui de ramener le déficit à 3,8% à la fin de l'année, après 4,3% fin 2013 ou 4,2% selon la récente réévaluation du produit intérieur brut par l'Insee. Et à 3% en 2015. Là aussi, la Cour des Comptes est pessimiste. Elle estime que des risques pèsent sur cet objectif alors que le gouvernement s'est engagé à le faire devant ses partenaires européens. Elle souligne que l'objectif d'économies pour l'an prochain est très ambitieux et, plus globalement, que sur les 50 milliards d'euros d'économies prévus par le gouvernement entre 2015 et 2017, 30 milliards sont peu documentés et une partie est incertaine. La Cour souligne en effet que certaines relèvent d'institutions qui ne sont pas contrôlées par l'Etat comme les collectivités territoriales ou l'assurance chômage.
Bientôt 2.000 milliards de dettes
Le projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale, deuxième texte financier mettant en œuvre le pacte de responsabilité et de solidarité du gouvernement sera présenté mercredi 18 juin en conseil des ministres. Combiné au projet de loi de finances rectificative présenté la semaine dernière, ces textes prévoient 4 milliards d'euros d'économies supplémentaires pour cette année, qui visent à tenir l'objectif de ramener le déficit à 3,8%.
Selon la Cour des comptes, "il subsiste, en plus du risque tenant aux hypothèses économiques, un risque à la baisse de 2 à 3 milliards d'euros sur la prévision d'élasticité des prélèvements obligatoires" qui pourrait se traduire par autant de recettes en moins pour l'Etat cette année. Quant à ses dépenses, le risque de dépassement est estimé entre un à 3 milliards d'euros, qui devraient pouvoir être compensés par des annulations de crédits en fin d'année. En effet, le gouvernement disposera encore d'une réserve de précaution de plus de 6 milliards d'euros pour financer les dépenses non budgétées de l'Etat comme le coût des opérations militaires extérieures et l'aider à tenir ses dépenses. La Cour rappelle en outre que la dette publique française dépassera les 2.000 milliards d'euros fin 2014. Un record.
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