L’Aventador Roadster LP700-4 semble encore plus agressive que le coupé. Cette "Lambo" de 700 ch, pouvant fendre l’air à 350 km/h, est un vrai avion sans aile et propose deux places pour un concert en plein air.
Le style extérieur, dans la droite ligne des derniers modèles de la marque est du au chef du design maison, Filippo Perini. L’Aventador Roadster paraît plus "écrasée" que le coupé dont elle est issue, mais il s’agit bel et bien d’une illusion d’optique car les dimensions des deux modèles sont identiques. L’effet est du à l’absence de toit et, surtout, à la forte inclinaison du pare-brise. De fait, la sensation de rouler la tête hors de l’habitacle est bien réelle et bigrement agréable. Aux allures légales, il va sans dire. À la cadence d’un "délinquant", les remous deviennent autrement plus gênants, même si le petit aileron central et la minuscule vitre – elle peut s’éclipser électriquement – situés en arrière des appuie-tête démontrent leur bien-fondé, notamment quand les vitres avant sont également relevées. Si votre dame ne peut vraiment plus supporter les incessants courants d’air, ce roadster peut se coiffer en un clin d’œil de son toit en carbone composé de deux parties légères (moins de 6 kg chacune), facilement démontables, et qui s’entreposent au millimètre dans le coffre avant. Mais alors... même plus la place d’y glisser votre brosse à dents ! Certes, la manipulation ne se fait pas d’un bouton depuis votre siège, comme pour les Ferrari 458 Spider ou McLaren 12C, mais à quoi bon puisque la majorité des Aventador Roadster ne connaîtront sans doute jamais la pluie...
Couvre-chef rangé, avec la porte en élytre qui laisse un large passage, se glisser à l’intérieur de ce cockpit high-tech, aux lignes géométriques ciselées, s’avère bien plus aisé qu’avec le coupé. La bonne ergonomie du poste de pilotage fait que le pilote trouve tout naturellement sa position. Néanmoins, l’instrumentation 100 % numérique, qui manque de lisibilité dans son ensemble, excepté le gros compte-tours situé pile dans le collimateur. Sans oublier l’imposante console centrale truffée de boutons en tous genres et l’écran de contrôle (navigation, radio, etc.) difficilement lisible quand le soleil frappe à la verticale. La mise en route du V12 6.5 Lamborghini s’effectue, comme dans le coupé, via la touche Start dissimulée sous une gâchette rouge. Le réveil brutal des 48 soupapes et le cri de joie des valves d’échappement ouvertes, à 4.000 tr/mn, emplissent copieusement l’habitacle à ciel ouvert. Même à l’arrêt, cette Aventador Roadster donne des frissons.
En mode « Strada », prévu pour une conduite "pépère" ou plus sécurisante (70 % de la motricité sur l’arrière et 30 % sur l’avant au maximum), on est vraiment surpris par la douceur de la boîte robotisé ISR à sept vitesses. Mais pour ceux qui voudraient s’amuser un peu, sur circuit s’entend, il faut enclencher le mode « Sport », celui qui privilégie le plaisir de conduite et l’agilité. Ici, le couple peut être distribué jusqu’à 90 % sur l’arrière et 10 % à l’avant. L’Aventador intégrale se mue en quasi propulsion en somme.
Les valves d’échappement s’ouvrent en grand, la direction se montre plus directe, la réponse de l’accélérateur plus prompte, l’antidérapage ESP laisse plus de liberté de "figure", le passage des rapports s’effectue à plus haut régime en mode automatique et plus rapidement, alors que les rétrogradages sont accompagnés d’un coup de gaz bien dosé. Il n'empêche, cette transmission ISR est loin d’atteindre la vitesse d’exécution de celle d’une double embrayage Ferrari. Même si l’on opte pour le mode manuel Corsa (répartition jusqu’à 80 % sur l'arrière et 20 % sur l'avant), celui qui optimise les performances avec des changements de rapport sans baisse de régime moteur, mais qui provoque aussi de violents coups de butoir à la transmission. Reste que là on peut profiter pleinement du potentiel du V12 "Lambo" à aspiration naturelle. Une élasticité exceptionnelle ! De 2.000 tr/mn jusqu’à la zone rouge située à 8.500 tr/mn, c’est une poussée constante qui va crescendo. Ce 6.5 litres n’est jamais explosif, mais toujours là, sans faillir. Et sa sonorité métallique, de plus en plus aigüe et puissante en montant dans les tours, est un réel bonheur pour mélomane. Il n’y a pas photo, le roadster prend le pas sur le coupé côté déferlante musicale. Et il n’a rien à lui envier non plus au chapitre qualités dynamiques.
Du fait de sa coque centrale tout carbone, extrêmement rigide, sur laquelle sont greffés les trains avant et arrière en aluminium, l’Aventador Roadster fait appel à peu de renforts (tablier derrière les sièges, tunnel de transmission) pour compenser la "perte" du toit. Du coup, cette LP 700-4 décapsulée ne pèse que 50 kg de plus avec toujours une répartition de poids idéale (43 % sur l'avant, 57 % sur l'arrière). Ce "gros" roadster de plus de 1.600 kg, doté d’une direction bien calibrée et communicative, se révèle toujours précis dans ses trajectoires, reste fidèle dans ses mises en appui et démontre même une agilité certaine. Et malgré son impressionnante apparence, il rassure au plus haut point, aidé par les généreux et efficaces Pirelli P Zéro, développés spécialement. Pour couronner le tout, ses réglages de suspensions n’oublient pas de préserver un certain confort. Qui l’eût cru pour une bête de 700 ch capable d’atteindre les 350 km/h ! Y’a pas à dire, cette Aventador Roadster est hors norme. Tout comme son prix, qui est à la hauteur des prestations et de l’exclusivité : 358.800 € soit 44.252 € de plus que le coupé (tarif mars 2013). Ça ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval mais quand on sait qu'en 2012 Lamborghini a déjà écoulé 922 Aventador (dont 29 en France… pour 26 Gallardo !) à 310.000 € minimum, on ne se fait aucun souci quant à l’avenir du dernier-né de Sant’Agata Bolognese. Il paraît que c’est la crise...
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)