Un rapport sur l'intégration, remis il y a un mois à Jean-Marc Ayrault et sur lequel il ne s'est pas encore prononcé, est déjà très critiqué par l'opposition. Il se pourrait qu’il soit également critiqué par une frange de la majorité socialiste ce qui pourrait expliquer que Jean-Marc Ayrault l’ait gardé sous le coude. Car les mesures préconisées ont de quoi faire hurler bon nombre de citoyens français qui ont autant ras le bol de ces affaires d’intégration que des augmentations d’impôts !... Un pur concentré d’âneries pour lesquelles l’opposition a évidemment intérêt à s’opposer !..
Cinq volets qui font débat. Un rapport, dont les conclusions ont été remises à Jean-Marc Ayrault le 13 novembre dernier, propose une "politique repensée" pour plus d'intégration et scandalise l'opposition. Publié sur le site du Premier ministre et repris par « Le Figaro » vendredi 13 décembre, le document comporte plusieurs volets sur lesquels ont travaillé des groupes de travail composés de représentants de l'Etat, des collectivités territoriales, d'associations, de chercheurs ...
Suppression de la loi sur le voile à l’école
Dans sa partie "faire société commune", il préconise notamment la suppression de la loi sur le voile à l'école. La circulaire de mars 2012 sur l'accompagnement des sorties scolaires qui empêche les mamans voilées d'accompagner les élèves lors des sorties scolaires est également visée. Selon les auteurs, ces dispositions comportent de "manière implicite une logique discriminatoire" et "servent de justification pour une extension des pratiques discriminatoires dans de nombreux secteurs (entreprises, universités et centres de formation, cantines scolaires, structures de la petite enfance, services publics...)".
Une langue africaine dès le collège
A l'école toujours, les auteurs préconisent une "remise à plat de l'histoire de France". Il s'agit là d'inscrire dans les programmes scolaires "l'histoire des mouvements de population", l'esclavage et la traite négrière, les colonisations et décolonisations, les immigrations, les réfugiées, les migrations liées au Printemps arabe et celles des Roms.
Aussi, de nouvelles langues devraient faire leur entrée à l'école. Le rapport plaide pour une valorisation de l'enseignement arabe "au même titre que les autres langues en l'introduisant dans les meilleurs écoles et lycées". La possibilité d'un "enseignement dès le collège d'une langue africaine" est également évoquée. "La France devrait assumer la dimension "arabe-orientale" (comme afro-antillaise, océanindienne, mélano-polynésienne ou sud-est asiatique) de son identité et sortir de son attitude post-coloniale", expliquent notamment les auteurs.
Un délit de "harcèlement racial" à l'étude
Le document insiste également sur la nécessité de "reconnaître toutes les migrations comme constitutives de la nation". Il propose ainsi une journée de commémoration sur les apports de ces migrations et la création d'un "Musée des colonisations", qui pourrait s'installer dans "l'hôtel de la Marine, place de la Concorde". De plus, ajoute « Le Figaro », de "nouvelles rues et places de villes et de villages" pourraient être nommées "en écho avec cette histoire des migrations".
Les médias sont également concernés. Le rapport propose ainsi de mettre en place des recommandations en direction des journalistes afin qu'ils ne mentionnent "la nationalité, l'origine, l'appartenance ethnique, la couleur de peau, la religion ou la culture que si cette information est pertinente". "Seules les personnes devraient avoir le droit de se désigner elles-mêmes", insistent les auteurs. Pour empêcher les désignations stigmatisantes, la création d'un délit de "harcèlement racial" est à l'étude tout comme "le recours à la sanction" pour contraindre à la non-désignation. Le délit prendrait en compte "non seulement les propos ou actes racistes mais aussi le fait d'être humilié injustement en raison de ses origines".
Ce rapport "n'est pas forcément la position du gouvernement"
Sur le plan social, le rapport pointe le "caractère discriminant de certaines prestations", comme l'Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) ou le RSA qui "ne sont servis aux assurés ressortissants étrangers que s'ils justifient d'un séjour régulier de 5 ans au moins". Il propose encore d'ouvrir des droits à tous les enfants quels que soient leur condition d'arrivée en France, leur pays d'origine et la situation de leurs parents au regard du droit au séjour dans l'Hexagone. Enfin, le document préconise de supprimer les conditions de nationalité pour accéder à un emploi "tant dans les fonctions publiques que dans les secteurs publics et privé".
Le gouvernement, qui a reçu le rapport à la mi-novembre ne s'est pas encore prononcé dessus. Une réunion interministérielle se tiendra début janvier à Matignon pour bâtir sa future feuille de route en matière d'intégration des immigrés. Vendredi, face aux critiques de l'opposition, Jean-Marc Ayrault s'est exprimé sur le sujet. "Ce n'est pas parce que je reçois des rapports que c'est forcément la position du gouvernement", a-t-il fait valoir. Devant la presse, le chef du gouvernement a assuré que son équipe ne voulait "évidemment pas" réintroduire les signes religieux à l'école.
Source : leJDD.fr 13-12-2013
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