Les chiffres du chômage étaient, ce mois ci, attendus avec impatience. A quelques jours des vœux aux Français l’exécutif s’attendait enfin à voir un léger frémissement sur l’évolution de cette fameuse courbe pour laquelle François Hollande a pris des engagements alors que personne ne lui avait demandé. Eh bien il faut se rendre à l’évidence : l'inversion de la courbe du chômage n'a pas été confirmée en novembre avec 17.800 demandeurs d'emploi sans activité en plus. "L'inversion de la courbe du chômage est bel et bien engagée en ce 4e trimestre", a toutefois assuré Michel Sapin au cours d’une conférence de presse spéciale. Une conclusion également diffusée par l’Elysée dans un communiqué en fin de soirée.

Personne ne peut se satisfaire de la situation du chômage et bon nombre de Français auraient souhaité que François Hollande ait raison dans ses prévisions. Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A), après une baisse en octobre, est reparti à la hausse en novembre avec 17.800 nouveaux inscrits (3,29 millions au total). Après la publication jeudi 26 décembre des chiffres de Pôle emploi, Michel Sapin a estimé que "le mois de décembre sera important pour confirmer" l'inversion de la courbe du chômage, objectif fixé par François Hollande voilà plus d'un an.

"La courbe dont nous voulons l'inversion, c'est celle du chômage de catégorie A (sans aucune activité) sur trois mois", en moyenne, a insisté auprès de la presse le ministre du Travail. "Au 1er trimestre, on a eu +30.000 inscrits, au 2e trimestre +18.000, au 3e +5.500, et au 4e, on est à -1.350 pour l'instant", a-t-il dit. "En moyenne trimestrielle, nous avons une légère inversion de la courbe au 4e trimestre pour la catégorie A", a-t-il poursuivi, soulignant la "grande volatilité" des données mensuelles publiées par Pôle emploi. Un exercice d’équilibrisme pour un Ministre du travail dont on pense parfois qu’il ne croit pas lui-même à ce qu’il dit !....

Augmentation dramatique pour les + de 50 ans

En octobre, au terme d'une hausse quasiment ininterrompue depuis avril 2011, le nombre d'inscrits en catégorie A avait nettement baissé (-20.500), faisant dire à François Hollande que l'inversion promise était "amorcée". Mais, en novembre, les indicateurs sont repartis dans le rouge: +17.800 en catégorie A (+0,5%), où les chômeurs sont désormais 3,29 millions, un chiffre qui frôle le record historique. La courbe du chômage des jeunes, en baisse depuis plusieurs mois, repart elle aussi à la hausse (+0,4% sur un mois, +0,3% sur un an). Pour les plus de 50 ans, la tendance est toujours fortement négative (+1,3% en novembre, +11,7% sur un an). C’est même pour cette catégorie un chiffre catastrophique quand on sait que les efforts, insuffisants, fait par le gouvernement sont avant tout destinés à favoriser l’emploi des jeunes.

Le chômage de longue durée continue d'exploser

Du côté des chômeurs de longue durée, l'explosion continue : plus de 2 millions de personnes sont inscrites sur les listes de Pôle emploi depuis plus d'un an, 582.000 depuis plus de trois ans, des niveaux record là encore. Seul signe positif: la baisse globale des inscrits en incluant les chômeurs ayant travaillé à temps partiel ou en contrats courts. Ils étaient 6.900 de moins fin novembre, soit 4,87 millions au total en métropole (5,17 millions en incluant les Dom).

Pour inverser la courbe au 4e trimestre 2013 et début 2014, le ministre du Travail compte avant tout sur les emplois aidés. "On continuera au même rythme les politiques de l'emploi au 1er semestre (2014), la question sera ensuite de faire en sorte que la croissance prenne le relais mi-2014", a déclaré jeudi Michel Sapin. "L'année prochaine, ce sera 50.000 emplois d'avenir supplémentaires, on continuera au même rythme sur les emplois aidés et on continuera le plan prioritaire de formations pour les chômeurs, avec 70.000 supplémentaires après les 30.000 de cette fin d'année", a-t-il énuméré.

Mais l'Insee ne semble pas partager l’optimisme du gouvernement. Dans ses dernières prévisions, l'Institut de la statistique a indiqué que la croissance sera trop poussive dans les mois à venir pour inverser durablement le chômage. Il prévoit ainsi que le taux de chômage se stabilisera au dernier trimestre 2013 et au premier de 2014  avant de repartir légèrement à la hausse en milieu d'année.

Le plus inquiétant dans cette question du chômage c’est que le gouvernement a entretenu dans l’esprit des Français l’idée que la solution avait été trouvée et que tous les outils étaient mis en place. Il suffisait d’attendre et de faire preuve d’un peu de patience. Pas un instant ils n’ont mis en doute les mesures mises en place. Pas un instant ils n’ont imaginé que peut être ce n’était pas suffisant, que peut être ce n’était pas le moment de remettre le système fiscal «  à plat » que ce n’était pas la bonne façon de rétablir la confiance. En fait ils ne connaissent rien à l’économie et, forts de leurs certitudes, contre l’avis de tous les experts, ils vont effectivement nous envoyer dans le mur !..

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