Comme attendu, Bachar el-Assad a largement remporté l'élection présidentielle organisée mardi sans véritable opposition. Le président syrien a récolté 88,7% des suffrages au cours de ce scrutin jugé "illégitime" par les Occidentaux.
Depuis le début de la campagne, l'élection présidentielle en Syrie est considérée comme "une parodie de démocratie" par les rebelles syriens et les Occidentaux. Elle a en tout cas permis à Bachar el-Assad d'être réélu pour un nouveau mandat de sept ans à la tête d'un pays ravagé depuis 2011 par la guerre qui a fait plus de 162.000 morts.
Le dictateur syrien, au pouvoir depuis la mort de son père en 2000, a remporté le scrutin avec 88,7% des suffrages. Les deux autres concurrents, qui faisaient figure de faire-valoir pour garantir la pluralité de l'élection, ont obtenu respectivement 4,3% et 3,2% des voix.
"La révolution continuera"
Les véritables opposants au régime ont été exclus de ce vote, soit parce qu'ils sont en exil, soit parce qu'ils ne pouvaient obtenir le soutien nécessaire des élus du Parlement acquis à Bachar el-Assad. En outre, le scrutin n'était pas organisé dans les zones rebelles et, dans celles contrôlées par le pouvoir de Damas (environ 40% du territoire), les pressions ont été nombreuses contre la population.
Sur les réseaux sociaux, les militants anti-régime et les opposants ont répété le mot d'ordre du début de la révolution : "Le peuple veut la fin du régime". "Après trois ans, il est impossible de revenir en arrière et la révolution continuera coûte que coûte jusqu'à obtenir liberté et justice", a affirmé à l'AFP via Internet Omar Abou Layla, un porte-parole rebelle dans la province Est de Deir Ezzor. Pour le chef de l'opposition en exil, Ahmad el-Jarba, "les dictateurs ne sont pas élus, ils gardent le pouvoir par la force et la peur, ce sont les deux raisons qui poussent les Syriens à participer à cette mascarade".
Une "insulte aux Syriens"
Les Occidentaux jugent cette présidentielle illégitime. Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a ainsi qualifié dans un communiqué le scrutin d'"insulte aux Syriens en quête de liberté et de véritable changement politique". Cette élection "n'a aucun sens, parce que vous ne pouvez pas avoir d'élection alors que des millions ne peuvent même pas voter, n'ont pas la capacité de (la) contester, n'ont pas de choix", a affirmé le secrétaire d'Etat américain John Kerry de passage au Liban.
Bachar el-Assad devrait prêter serment le 17 juillet et prononcer à cette occasion devant le Parlement un discours-programme dans lequel il expliquera sa nouvelle politique, selon une source proche de la présidence. Le gouvernement syrien actuel devrait démissionner pour laisser la place à un nouveau cabinet, a indiqué la même source. Le chef des services de sécurité syriens, Ali Mamlouk, est pressenti pour devenir l’un des vice-présidents.
Source : leJDD.fr 05-06-2014
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