François Hollande est en visite dans l'émirat gazier du Qatar, qui veut continuer d'investir des milliards d'euros en France. Il sera dimanche soir à Amman pour aider la Jordanie face à la Syrie.

En France, les présidents se suivent et parfois se ressemblent. Du moins dans les louanges à l'égard du Qatar. Nicolas Sarkozy, ami de l'émir, est le défenseur incessant de ce petit pays si riche. François Hollande, après avoir beaucoup critiqué cette attitude lorsqu’il était dans l’opposition, l'est devenu à son tour, ce week-end, au cours de son premier voyage à Doha.

François Hollande : « Nous savons où sont nos amis »

Une fois n'est pas coutume, au lycée franco-qatarien Voltaire, dont il inaugurait le nouveau site, le Président a rendu hommage à son prédécesseur : "Il y a cinq ans, quand la première pierre a été posée, Nicolas Sarkozy, président de la République, en a été à l'initiative, c'était un pari qui était d'une grande audace." La louange s'est doublée quelques minutes plus tard d'un éloge un peu plus piquant : "J'évoquerai avec Cheikh Hamad, dès ce soir, nos excellentes relations bilatérales. Elles remontent à l'indépendance du Qatar. Tous les présidents successifs en France y ont veillé. Avec leur tempérament, avec leur façon de faire, mais pour nous, c'est une constante de l'action politique extérieure. Nous savons où sont nos amis", a lancé le chef de l'État, devant ses hôtes ravis. François Hollande, loin du "Qatar bashing" en vogue à Paris, l'a redit : "Les investissements du Qatar sont bienvenus en France."

Soutien à l’opposition syrienne

Hollande est accompagné de nombreux chefs d'entreprise et de son ami Jean-Pierre Jouyet, patron de la Caisse des dépôts, qui lance ce matin un fonds franco-qatarien de 300 millions d'euros pour les PME françaises. Mais la France n'a pas seulement besoin de ce pays pour son argent, sa diplomatie lui est aussi nécessaire. Alors que Laurent Fabius avait assisté dans la journée, dans un grand hôtel de Doha, à une réunion des « Amis de la Syrie », Hollande a redit sa détermination : "C'est une guerre, avec un peuple qui se fait massacrer. Cette conférence a défini une ligne : soutenir l'opposition syrienne." La guerre en Syrie sera au cœur des échanges que François Hollande aura ce soir à Amman avec le roi Abdallah, la Jordanie étant confrontée à une crise majeure face à l'afflux massif de réfugiés syriens.

L'envers du miracle qatari

Après son discours, François Hollande s'offre un bain de foule. Et, au détour d'une rencontre avec deux Français, il se frotte alors à l'envers du miracle qatarien. Zahir Belounis et Stéphane Morello sont deux footballeurs français ayant porté plainte contre leurs employeurs respectifs qui ont rompu unilatéralement leurs contrats et qui, l'un depuis plus de deux ans, l'autre depuis cinq ans, ne peuvent plus quitter ce pays qu'ils prenaient pour un eldorado. "Je vous ai connu comme joueur de foot, je connais votre situation, je ferai passer le message aux autorités", promet François Hollande à Belounis. "Il a été fantastique, il nous a dit de compter sur lui et que ça allait se régler", confie l'ancien capitaine du El-Jaish Sport Club, qui rêve de revoir la France. Le Président devait aborder leur situation lors de son dîner privé avec l'émir Cheikh Hamad Al-Thani, sa puissante deuxième épouse, Cheikha Moza, et leur fils, le prince Tamim. Une occasion pour le Président de rencontrer celui à qui l'émir s'apprête à confier les rênes de l'émirat. Au Qatar, le changement ou au moins la succession, c'est maintenant.

Informations  MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)