Après une année noire, les derniers chiffres de PSA, rendus publics mercredi 31 juillet au matin, augurent un automne moins difficile. En effet, la perte nette du constructeur pour le premier semestre 2013 n'est "que" de 426 millions d'euros, contre 818 millions un an auparavant. Ce qui n'a pas empêché le patron du groupe Philippe Varin de proposer un nouveau gel des salaires afin de soutenir "le redressement du groupe". Un groupe qui est encore loin d’être sorti d’affaire !..

Une perte nette divisée par deux

Il y a un an et un mois, un bras-de-fer s'entamait entre le gouvernement et PSA alors que le constructeur automobile avait annoncé une perte nette de 818 millions d'euros, obligeant le groupe à faire fermer son site d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Depuis l'enclenchement de ce vaste plan de restructuration, les finances du groupe semblent s'être un peu assainies. Les résultats du premier semestre 2013, publiés mercredi 31 juillet au matin avant l'ouverture des bourses européennes, augurent même une sortie de crise. Aucun bénéfice ne sont encore en vue, mais la perte nette du constructeur a été divisée par près de deux.

Concrètement, le groupe a perdu 426 millions d'euros au premier semestre, contre 818 millions un an auparavant. Selon le communiqué diffusé mercredi matin, la perte opérationnelle du groupe a été légèrement creusée à 65 millions, contre 51 millions. Celle de sa division automobile, sa principale activité, a en revanche été réduite à 510 millions d'euros grâce à la vente de plus de véhicules à forte valeur ajoutée, à une amélioration des coûts de production et à une réduction des coûts de recherche et développement. Le chiffre d'affaires a reculé de 3,8% à 27,7 milliards d'euros, conséquence de la baisse des immatriculations. PSA réalise toujours 59% de ses ventes en Europe où le marché est morose mais il espère atteindre une part de 50% d'ici 2015.

Philippe Varin relance les négociations avec les syndicats

"Nous voyons les premiers signes de redressement", a estimé mercredi le président du directoire Philippe Varin (photo)… qui ne compte pas desserrer l'étau de la rigueur pour autant. Lors d'une conférence d'analystes où étaient présentés les résultats semestriels du groupe, le responsable a ainsi annoncé qu'il proposerait dans le nouveau contrat social, actuellement en négociation, "un gel des salaires et une adaptation de la durée de travail hebdomadaire", afin de soutenir "le redressement du groupe".

Philippe Varin a rappelé que la direction avait entamé avec les syndicats "une nouvelle étape en vue d'accroître la compétitivité future du groupe grâce à ce qu'on appelle un nouveau contrat social" - et ainsi permettre au constructeur d'obtenir le Crédit impôt pour la compétitive et l'emploi (CICE) mis en place par le gouvernement. "Les solutions identifiées devraient permettre de maintenir une base industrielle forte en France", a-t-il assuré en expliquant sa volonté d'"optimiser le dispositif industriel et de sécurisation de l'emploi, de renforcer la mobilité, le travail à temps partiel".

Mais ce contrat social doit également permettre de réaliser des économies, "environ 81 millions d'euros en année pleine et environ 50 millions d'euros (pour la fin de l'année) 2013", a précisé le patron. Jusqu'à maintenant, les sujets abordés dans le cadre de la négociation sur ce contrat social étaient consensuels. Avec les propositions mises sur la table mercredi 31 juillet par Philippe Varin, les débats, qui reprendront en septembre, devraient être plus vifs.

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