Bernard Kouchner estime que François Hollande "peut mieux faire". Dans une interview aux Echos parue mardi 30 juillet, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy confie "ne pas sentir les lignes directrices, comme si on faisait faire à la France un pas en avant, un pas en arrière".
Bernard Kouchner est-il passé définitivement à droite? Socialiste puis symbole de "l'ouverture" voulue par Nicolas Sarkozy, dont il était le ministre des Affaires étrangères, il distribue les bons et mauvais points au gouvernement dans un entretien au journal « Les Echos » paru mardi 30 juillet. La note générale qu'il attribue à l'actuel exécutif? "Peut mieux faire." Le début du quinquennat "fut des mois de tâtonnements, de mesures prisonnières des discours de campagne électorale, des décisions trop influencées par la poursuite inutile d'un antisarkozysme obstiné", juge-t-il.
Dès le début de l'interview, l'ancien french doctor cible les récentes déclarations de François Hollande : "La croissance ne se décrète pas ; elle sourit aux audacieux (…) Il nous a manqué un discours d'exaltations des vertus qui nous restaient, un discours de vérité qui aurait déclenché de nouvelles solidarités." Bernard Kouchner reconnaît toutefois que François Hollande a su amorcer "un bon début de dialogue sur la compétitivité" ainsi qu'une "importante simplification administrative". L'ancien locataire du Quai-d'Orsay approuve "bien sûr" l'intervention au Mali et le travail du "ministre Le Drian". En revanche, il n'évoque à aucun moment le nom de Laurent Fabius, avec qui il a pourtant travaillé au sein du gouvernement Jospin.
Hollande "patelin, débonnaire, sympathique"
"Mais à l'intérieur comme à l'extérieur, je ne sens pas les lignes directrices, comme si on faisait faire à la France un pas en avant, un pas en arrière", poursuit Bernard Kouchner qui qualifie au passage le chef de l'Etat de "patelin, débonnaire, sympathique". Avant de compléter le portrait : "Il a toujours une lueur d'humour au fond des yeux." Au contraire, il assure que "Nicolas Sarkozy a beaucoup envie de revenir". "De Nicolas Sarkozy, on appréciait l'énergie, l'obstination et les idées nouvelles", se souvient-il, regrettant toutefois sa fin de mandat pendant laquelle "il s'est trop refermé sur la droite dure".
L'ancien ministre défend d'ailleurs l'idée d'ouverture, la revendique même comme la solution politique aux querelles de la majorité actuelle : "François Hollande s'est trop enfermé avec les divers courants de la gauche. Bientôt il lui faudra élargir sa majorité." Selon lui, l'ouverture a permis de démonter la dichotomie "gauche-droite", "gentils-méchants".
"Je sais que la démocratie a besoin de ces caricatures droite-gauche", reconnait-il avant d'espérer "l'unité des Français sur quelques mesures attendues, salutaires, indispensables". Dans ce sens, il "félicite le tandem improbable Christiane Taubira-Manuel Valls". Après Nicolas Sarkozy, Bernard Kouchner rêve-t-il de participer à une politique d'ouverture de François Hollande? "Je m'efforce de rester fidèle à mes idéaux…", répond-il énigmatiquement.
Source : leJD.fr 28-07-2013
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