François Hollande dîne lundi 22 juillet à l'Elysée avec les chefs des partis de la majorité présidentielle (PS, EELV, PRG, MRC, MUP). Au menu des discussions : un bilan de l'année écoulée et les prochains rendez-vous de celle à venir. Avec l'objectif de ressouder des partenaires qui ne cachent pas leurs divergences.
Un début de quinquennat marqué par des désaccords
En l'espace de 14 mois, la cohésion au sein de la majorité présidentielle a largement été éprouvée. En témoignent les tensions avec Europe Ecologie - Les Verts, qui pose régulièrement la question de sa participation au gouvernement. Le ton est notamment monté autour du projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, du traité européen voté en octobre dernier ou du rapport Gallois sur la compétitivité présenté dans la foulée. Le limogeage de Delphine Batho du gouvernement en début de mois a de nouveau fait réagir la formation politique, même si la direction a vite écarté l'hypothèse d'un départ des deux ministres EELV. Pour l'heure, les écolos, qui s'en remettent à l'accord signé avec le PS avant la présidentielle, jugent qu'aucune ligne rouge n'a été franchie.
Mais les crispations de la majorité ne sont pas le seul fait d'EELV. Dernièrement, les lois sur le cumul des mandats et sur la transparence de la vie politique ont suscité les critiques des radicaux de gauche, également présents au gouvernement, et des chevènementistes du Mouvement républicain et citoyen (MRC). Le PS lui-même est traversé par les divisions : son aile gauche s'était notamment fait remarquer par sa position sur le traité européen, le texte sur la sécurisation de l'emploi ou encore les premières pistes de la réforme des retraites, qui sera dévoilée à la rentrée.
Des alliés "loyaux", mais…
Chez chacun des partenaires du PS, on fait valoir son attitude constructive dans la majorité. "Nous sommes loyaux et fidèles mais ça n'est pas pour cela que nous n'avons pas nos propres différences. Quand je ne suis pas d'accord, je le dis", résumait pour leJDD.fr Jean-Michel Baylet, patron du Parti radical de gauche, à l'occasion de la première année de la présidence Hollande. Egalement interrogé, Robert Hue, à la tête du Mouvement unitaire progressiste (MUPi), affirmait ne pas "être déçu" par le président, même si l'ancien dirigeant communiste voulait que François Hollande "aille plus loin". Le patron des écologistes, Pascal Durand, s'est quant à lui réjouit ce week-end dans le JDD de la nouvelle "volonté d'écouter" de François Hollande : "On est au cœur de l'écologie et ce n'est pas vrai de dire qu'il ne se passe rien. On est en train d'avancer avec le gouvernement." Quelques semaines plus tôt, le secrétaire national haussait pourtant le ton, en promettant d'être de plus en plus "exigeant".
Une rentrée décisive?
Preuve de cette exigence, les écologistes se veulent intraitables sur les prochains rendez-vous de la rentrée. EELV attend ainsi des "engagements clairs et des actes" en faveur de l'écologie dans le prochain budget 2014, qui sera discuté à l'automne au moment du congrès des écolos. Début juillet, le ministre délégué au Développement, Pascal Canfin, menaçait également d'un départ des ministres verts du gouvernement si "la transition écologique", autre dossier brûlant, n'était pas lancée sur de bons rails. Le débat national s'est conclu la semaine dernière et un projet de loi est également attendu au Parlement à l'automne. Enfin, le parti écologiste reste vigilant sur le gaz de schiste. "L'exploration et l'exploitation resteront interdites pendant le quinquennat", a assuré dimanche son collègue Philippe Martin, successeur de Delphine Batho à l'Ecologie. La question énergétique sera en tout cas scrutée de près par le MRC qui, dans son propre accord conclu avec le PS en mars 2012, se pose en garant de "l'industrie nucléaire".
La réforme des retraites s'annonce elle aussi potentiellement explosive. Le PRG demande au gouvernement "de l'audace", qui passerait par une harmonisation des régimes existants. Une piste écartée par le gouvernement. Robert Hue s'est quant à lui prononcé contre l'allongement de la durée de cotisation voulu par l'exécutif.
Le test des municipales
A ces échéances s'ajoute la préparation des élections municipales de 2014, également au menu des discussions prévues à l'Elysée lundi soir. Le PS appelle à un rassemblement de la gauche dès le premier tour. Ses alliés sont prudents. EELV, échaudé par les critiques portées par certains responsables socialistes après la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, veut constituer des listes autonomes dans les grandes villes. "Ça n'empêche pas qu'il faut continuer à discuter", a affirmé Harlem Désir, la semaine dernière sur Europe 1. Si le PRG de Jean-Michel Baylet et le MUP de Robert Hue sont prêts à jouer le jeu, le MRC avertit : pas question de se contenter de "quelques strapontins". Après plusieurs échecs électoraux qui se sont succédé en un an, le prochain scrutin sera un moment de vérité pour la solidarité de la majorité.
Source : leJDD.fr 22-07-2013
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