En clôture du G20, vendredi 6 septembre à Saint-Pétersbourg, onze pays emmenés par les Etats-Unis ont réclamé dans un communiqué commun une "réponse internationale forte" contre le régime syrien, pour avoir eu recours aux armes chimiques. Samedi 7 septembre, l'Allemagne a fini par rejoindre cet appel.
A Saint-Pétersbourg, les grandes puissances de la planète n'ont pu que constater leurs divergences sur la Syrie. Le G20 était scindé en deux, au terme de deux jours de sommet où la guerre civile syrienne a dominé les habituels sujets économiques. Dans un communiqué commun, onze pays ont réclamé une "réponse internationale forte" contre Damas, qui est "clairement" responsable de l'utilisation d'armes chimiques contre sa population. L'option militaire n'est pas clairement évoquée, mais les signataires jugent quand même que "le monde ne peut pas attendre indéfiniment".
Outre les Etats-Unis et la France, qui souhaitent une intervention "punitive", les signataires sont l'Australie, le Canada, l'Italie, le Japon, la Corée du Sud, l'Arabie Saoudite, l'Espagne (qui n'est pas formellement membre mais invité permanent du G20), la Turquie et le Royaume-Uni. Dans un deuxième temps, l'Allemagne, qui était le seul pays du G20 à ne pas avoir signé le communiqué, a décidé elle aussi samedi 7 septembre de se joindre à l'appel. L'annonce faite par le ministre des Affaires étrangères Guido Westervelle. En marge d'une réunion européenne à Vilnius a été saluée par son homologue français, Laurent Fabius, qui a déclaré que "le fait que l'Europe est ensemble est une bonne chose".
Obama espère que Poutine changera de position
La Russie reste quant à elle sur la même ligne. Principal verrou qui bloque le Conseil de sécurité à l'ONU, le Kremlin n'est officiellement pas convaincu de la culpabilité de Damas dans les attaques du 21 août. Barack Obama et Vladimir Poutine se sont finalement vus en tête-à-tête vendredi, mais n'ont pas fait évoluer la situation. L'entretien a été "constructif", ont déclaré les deux hommes au cours de conférences de presse distinctes. Pour autant, "chacun est resté sur sa position", a dit le président russe.
"J'ai dit : 'écoutez, je ne m'attends pas à ce que nous nous mettions d'accord sur la question des armes chimiques'", a rapporté Barack Obama. Le président américain a toutefois voulu croire qu'il sera plus difficile pour Vladimir Poutine "de maintenir sa position" après la publication du rapport des inspecteurs de l'ONU. Barack Obama, qui dit que le monde "ne peut pas rester les bras ballants", était venu sur les terres natales de Vladimir Poutine, principal soutien de Damas, pour rallier le maximum de soutiens à son projet d'attaque.
Kerry veut convaincre l'Europe
Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, entreprend d'ailleurs à partir de samedi une brève tournée en Europe pour convaincre ses homologues de l'UE du bien-fondé du projet de frappes sur la Syrie. Après Vilnius, il se rend samedi après-midi à Paris, puis dimanche à Londres, avant de regagner les Etats-Unis lundi. Les prochains jalons de cette crise sont attendus la semaine prochaine, avec mardi 10 septembre aux Etats-Unis, un discours de Barack Obama à la Nation qui tentera de convaincre les élus de l'autoriser à lancer des frappes contre Damas. Un défi "difficile", reconnaît le président américain, qui n'a pas répondu aux questions demandant ce qu'il ferait en cas de rejet.
Quant au président français François Hollande, il a assuré vendredi que la France ne frapperait que des "cibles militaires", mais pas avant la publication des résultats de l'enquête de l'ONU.
Source : leJDD.fr 07-09-2013
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