Le maire sortant de Moscou, Sergueï Sobianine, aurait emporté l'élection municipale de Moscou selon les dépouillements dans plus de 80% des bureaux. Mais son principal adversaire Alexeï Navalny, principal opposant à Poutine, conteste une victoire dès le premier tour du candidat du pouvoir.

Déterminé. C'est ainsi que l'opposant russe Alexeï Navalny veut se montrer. Dimanche 8 septembre, à l'annonce des premiers résultats de l'élection municipale de Moscou, il a affirmé que son score présumé contraignait le maire sortant soutenu par le Kremlin à un second tour. "Nos propres sondages de sortie des urnes indiquent qu'il y aura un second tour", a ainsi déclaré l'opposant numéro un au président Vladimir Poutine, devant une foule de journalistes à son état-major de campagne après la clôture du scrutin. Selon l'état-major de l'opposant, le maire sortant Sergueï Sobianine n'obtenait que 46% contre 35,6% à Alexei Navalny.

Après dépouillement dans plus de 80% des bureaux, la commission électorale a donné 51,4% des suffrages pour Sergueï Sobianine, un ancien chef de cabinet de Vladimir Poutine, et 27,2% pour l'opposant, qui fait figure d'adversaire numéro un du régime russe. L'état-major de Navalny avait auparavant affirmé disposer de sondages effectués à la sortie des bureaux de vote selon lesquels M. Sobianine, soutenu par le Kremlin, obtenait moins de 50% et était contraint à un second tour. "Ce que nous voyons, ce sont des falsifications évidentes", a déclaré Alexeï Navalny, qui a d'ores et déjà appelé à un rassemblement dans le centre de Moscou lundi 9 septembre au soir.

Poutine confiant pour Sobianine

"Actuellement Sobianine et son principal soutien Vladimir Poutine sont en train de décider s'il faut qu'il y ait une élection relativement honnête et qu'il y ait un second tour, ou pas", a conclut l'opposant dans son discours. De premiers résultats officiels sont attendus dans la nuit de dimanche à lundi. La commission électorale avait fait état d'une participation très faible, à seulement 26,5% à 18 heures locales, deux heures avant la clôture du scrutin.

Dans un message envoyé à ses partisans, Alexeï Navalny les avait appelés d'urgence à mobiliser les électeurs autour d'eux, affirmant qu'un second tour était à leur portée. "Il nous faut absolument que vous ameniez dans les bureaux de vote avant 20 heures encore 100.000 électeurs", avait-il écrit. "Changer la Russie commence par Moscou", disait le slogan d'Alexeï Navalny dans la campagne, et la plupart de ses électeurs rencontrés dans des bureaux de vote dimanche, généralement sans illusion sur ses chances de l'emporter, disaient avoir voulu envoyer un message à Vladimir Poutine.

Le candidat de Poutine à Ekaterinbourg aurait perdu

En votant dans un bureau du sud-ouest de la capitale, le président Poutine s'est de son côté dit "certain" de la victoire de son candidat. Sergueï Sobianine, 55 ans, gestionnaire efficace sans charisme, a en effet multiplié les initiatives pour séduire les Moscovites, de la création d'un système de vélos en libre-service à de gigantesques chantiers de rénovation du centre historique. Nommé par un décret du Kremlin en 2010, Sergueï Sobianine a convoqué une élection anticipée pour asseoir sa légitimité dans la mégalopole de 12 millions d'habitants.

D'autres élections locales avaient lieu un peu partout en Russie, dans lesquelles des responsables soutenus par le Kremlin faisaient également face à des candidats d'opposition. Le suspense pourrait y être plus important qu'à Moscou. A Ekaterinbourg, important centre industriel de l'Oural, le candidat d'opposition Evgueni Roïzman, soutenu par le milliardaire Mikhaïl Prokhorov, a ainsi affirmé l'emporter selon des sondages à la sorties des urnes. La commission électorale a de son côté indiqué qu'il était "au coude à coude" avec Iakov Siline, vice-gouverneur de la région, membre du parti au pouvoir Russie unie.

Source :  leJDD.fr 09-09-2013

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