Tout va très vite depuis 48 heures. La proposition russe a laissé tout le monde dans l’expectative. Depuis la Syrie a fait savoir qu’elle acceptait. Du coup Etats-Unis et France voient leur « calendrier » un peu bousculé. Se basant sur la proposition russe de placer sous contrôle international l'ensemble des armes chimiques syriennes, Laurent Fabius a annoncé mardi 10 septembre que ce serait la France qui déposerait une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU. Le ministre français doit désormais entamer un long tour de table pour convaincre ses partenaires de la communauté internationale.
La Russie propose, la France embraye. Disposant d'un créneau avant le vote, mercredi, du congrès américain sur une éventuelle intervention en Syrie, le Quai-d'Orsay a décidé de formuler dès mardi 10 septembre un projet de résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Lors d'une conférence de presse, Laurent Fabius a annoncé que l'ambassadeur de France aux Nations unies allait déposer un texte en début d'après-midi. Ce projet de résolution reprend l'essentiel de la proposition russe de placer sous contrôle international l'ensemble des armes chimiques syriennes, en y associant des conditions sine qua none.
Fabius entame les négociations
Le projet français de résolution à l'ONU prévoit de placer le "contrôle et le démantèlement" des armes chimiques syriennes "sous chapitre 7" de la charte onusienne. Ce dernier autorise un recours à la force en cas de manquement aux obligations, a précisé à la presse Laurent Fabius. Le ministre a souligné que la résolution aurait également pour but de "mettre en place un dispositif complet d'inspection et de contrôle de ses obligations sous l'égide de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC)". "C'est à l'acceptation de ces conditions précises que nous jugerons la crédibilité des intentions qui ont été exprimées", a affirmé le chef de la diplomatie française, faisant autant référence à la Syrie qu'à la Russie.
Par ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères "exige que la lumière soit faite" sur le massacre du 21 août "commis par le régime". Laurent Fabius entamera dès mardi après-midi un tour de table pour convaincre ses partenaires onusiens. Il contactera ainsi ses homologues John Kerry (Etats-Unis), Williame Hague (Royaume-Uni), Sergueï Lavrov (Russie) et Wang Yi (Chine) - les représentants des quatre autres membres du Conseil de sécurité donc -, ainsi que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Laurent Fabius a d'ores et déjà prévu de se rendre à Moscou et Pékin d'ici la fin de la semaine. François Hollande, qui a donné son feu vert à son ministre des Affaires étrangères mardi matin, pourrait s'exprimer en fin de semaine.
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