Et si PSA PEUGEOT-CITROEN devenait chinois ? Le groupe Dongfeng, le numéro deux chinois de l'automobile, serait en pourparlers pour prendre 30% du capital du constructeur français. Il est partenaire de Peugeot depuis les années 1990 avec une co-entreprise DPCA qui dispose de trois usines à Wuhan (centre de la Chine) pour une capacité de production de 600 000 unités par an. Ce consortium de Wuhan pourrait mettre sur la table 1,1 milliard d'euros.
En crise avec un marché européen en berne, le groupe PSA Peugeot-Citroën doit pour sa survie trouver impérativement de l'argent frais. L'an passé, sa dette a dépassé les trois milliards d'euros et devrait être encore de l'ordre de 1,5 milliard d'euros cette année. Et ce malgré les plans sociaux, avec la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, la vente d'actifs pour plus d'1,5 milliard d'euros dont les murs de son siège social avenue de la Grande-Armée,...
PSA réfléchit à une alliance avec Dongfeng
Il y a «un certain nombre de réflexions en cours pour renforcer le partenariat entre PSA Peugeot Citroën et le groupe chinois Dongfeng», avait déclaré fin septembre Philippe Varin, président de PSA tout en restant muet sur l'éventualité de voir Dongfeng entrer au capital du groupe français. «Nous étudions de nouveaux projets industriels et commerciaux avec différents partenaires ainsi que les modalités financières qui accompagneraient ces projets», a ajouté le groupe PSA à la Tribune tout en ajoutant «Dongfeng est une piste sérieuse». A la mi-septembre, le quotidien « Les Echos » écrivait que PSA avait mandaté deux banques pour réfléchir aux modalités d'une alliance capitalistique avec Dongfeng. Dongfeng a confirmé à l'agence Bloomberg avoir «reçu des informations de la part de banques d'investissement concernant PSA».
Avec 30% du capital, Dongfeng deviendrait le premier actionnaire de Peugeot
Pour autant, les jeux ne sont pas encore faits et plusieurs barrières doivent être levées. Avec 30% du capital, Dongfeng deviendrait le premier actionnaire de Peugeot devant la famille Peugeot qui contrôle 25% du capital et General Motors qui en détient 7%. Reste à savoir le rôle de chacun dans ce nouveau montage ? La solution évoquée est que Dongfeng n'interviendrait pas stratégiquement et commercialement en Europe et en Amérique du Sud, les zones où PSA et GM sont bien implantés. En revanche, le constructeur de l'Empire du Milieu prendrait sous sa responsabilité le continent asiatique et la Chine. Cela lui permettrait de gagner des années en termes de transfert de technologie et d'obtenir rapidement une stature mondiale. En outre, actuellement la co-entreprise en Chine est profitable avec un chiffre d'affaires de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires depuis trois ans et une marge brute de 7 %.
Mais il existe d’autres obstacles : le groupe PSA Peugeot-Citroën a un autre partenariat en Chine avec le constructeur Changan pour la fabrication des voitures de sa ligne DS. Du coup, cette alliance pourrait avoir du plomb dans l'aile alors qu'une nouvelle usine vient d'être inaugurée et que la production de la DS5 Citroën vient de débuter.
Enfin, reste à savoir si le prix proposé par Dongfeng est acceptable pour la famille Peugeot. Cette prise de contrôle reviendrait juste à éponger la dette du constructeur français.
Source : LeParisien.fr 11-10-2013
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