Selon un sondage Ifop-JDD, les Français sont moins nombreux à douter de la sortie de crise. Le ministre des Finances, lui, est formel : "L’économie française va mieux". Quant au Président de la République il parait toujours très optimiste !..
Le gouvernement en est sûr, la reprise est là. Le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, insiste dans son interview au JDD : les indicateurs vont dans le bon sens. Les statisticiens de l’Insee l’ont confirmé. Et le Fonds monétaire international, dirigé par Christine Lagarde, s’est montré cette semaine un peu plus optimiste que Bercy. Qui dit croissance dit embauches, salaires, confiance… À l’approche de périlleuses municipales, l’exécutif s’accroche à cette étoile. Et compte s’appuyer sur ses résultats pour remonter dans l’opinion.
Les Français, eux, restent une majorité à en douter. Difficile d’y voir clair entre bonnes nouvelles – le contrat historique d’Airbus au Japon, les embauches massives chez GDF Suez – et mauvaises – la fermeture des abattoirs Gad dans le Finistère, les suppressions de postes chez Alcatel. Selon le sondage Ifop-JDD, près de six personnes sur dix considèrent que nous sommes encore en pleine crise (61 %). Surtout parmi les ouvriers (76%) et les employés (68%).
Le camp des pessimistes rétrécit
Cependant, ce camp des pessimistes rétrécit. Ils étaient près de sept sur dix à broyer du noir en octobre, et jusqu’à huit sur dix en janvier 2012.
De même, les rangs des sondés percevant une amélioration s’étoffent (15%, contre 12% en septembre), notamment parmi les cadres et professions libérales. Que disent précisément les indicateurs? Les chefs d’entreprise sont de plus en plus nombreux à être optimistes pour leurs carnets de commande. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne vont mieux, les clients à l’étranger passent des ordres. Industrie, services et commerce redressent la tête. Une perspective que le Medef entend cependant nuancer. "La chute est interrompue et certains bénéficient de la reprise mondiale, mais les PME vivent dans l’incertitude et la nervosité", entend-on dans l’entourage de Pierre Gattaz.
Le redémarrage a lieu cahincaha. Au troisième trimestre, l’économie française a de nouveau patiné, selon l’Insee. Les exportations, pour le moment, se tassent. Et le taux de chômage devrait continuer à augmenter. Même si le nombre de jeunes inscrits à Pôle emploi recule, à la faveur des emplois d’avenir.
Le décollage aurait lieu au quatrième trimestre
François Hollande avait annoncé la reprise cet été, il se montre prudent. "Nous sommes dans un moment où nous nous interrogeons sur la croissance pour les prochains mois, et nous avons raison. J’ai plusieurs fois rappelé que nous sommes maintenant sortis de la crise, sortis de la stagnation, et nous sommes entrés dans une phase de reprise économique. Nous devons conforter cette croissance qui renaît", a déclaré le président de la République vendredi lors d’une visite à Nanterre dans une PME innovante, Ennesys. Une façon de mieux récolter les fruits quand ils auront mûri?
En fait, le décollage aurait lieu au quatrième trimestre, prévoient les statisticiens. La vraie reprise serait devant nous. Un cercle vertueux pourrait même s’enclencher avec une légère reprise de l’investissement, assurent-ils. Et l’année 2014 démarrerait bien. Mais ce n’est pas tout de suite. D’où cet écart entre les chiffres des experts, l’optimisme du gouvernement et la perception des Français.
Source : leJDD.fr 13-10-2013
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