Le Comité central d'entreprise de PSA a validé jeudi 24 octobre dernier un « accord de compétitivité », élément essentiel du plan de restructuration engagé il y a quinze mois. Il s'inscrit dans le cadre d'une stratégie censée endiguer la crise du groupe automobile.
Un accord de compétitivité essentiel
Depuis quinze mois, PSA peine à remonter la pente. Et les résultats du troisième trimestre 2013 publiés mercredi 23 octobre dernier tendent à confirmer la tendance négative. Entre juin et septembre, le chiffre d'affaires de Peugeot-Citroën a encore reculé de 3,7% pour s'établir à 12,1 milliards d'euros. Pire, la branche automobile a vu ses ventes chuter de 5,8%. C'est dans ce contexte que le plan de restructuration difficilement lancé il y a un an se concrétise : alors que la chaîne de production du site d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) s'arrête vendredi, le comité central d'entreprise a validé jeudi un accord de compétitivité. L'objectif de Philippe Varin, le PDG du groupe, est d'économiser "100 millions d'euros par an", via le Crédit impôt compétitivité (CICE) accordé par l'Etat.
Préserver les usines françaises
Contrairement à l'accord de compétitivité scellé chez Renault au premier trimestre, Philippe Varin a peiné à convaincre les syndicats. Après treize séances de négociations, la direction s'est engagée à procéder au lancement d'un nouveau véhicule par site d'ici 2016, maintenant ainsi l'activité dans l'ensemble des sites industriels français du groupe.
Cette promesse devrait permettre de produire en France un million de véhicules par an (930.000 devraient sortir des chaînes de montage en 2013), ce qui reste bien loin des 1,5 million de 2007. En échange, les salariés de PSA vont accepter un gel des salaires, une limitation de l'utilisation des RTT et une flexibilité accrue au niveau du temps de travail.
Des ambitions revues à la baisse
Pour contrebalancer la perte croissante de ses parts de marché en Europe, PSA a beaucoup misé sur les ventes hors Europe. Mais quand Renault bénéficie d'un allié de poids - le japonais Nissan -, les performances internationales de son concurrent français restent décevantes. Peugeot-Citroën a ainsi considérablement investi en Russie et au Brésil, où ses ventes se sont respectivement effondrées de 23,1% et 30%. Pour contrebalancer ces pertes, PSA a dû faire des coupes franches dans ses dépenses.
Au-delà de la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois et de la suppression de 8.000 postes - notamment sur le site de Rennes -, le constructeur prévoit plus de 900 millions d'euros d'économies d'ici à 2015. Et cela touche des branches qui doivent pourtant permettre la relance du groupe : par exemple, le budget de la recherche et du développement (R&D) baissera de 600 millions d'euros en 2013.
Le chinois Dongfeng plutôt que General Motors?
Pire, PSA a longtemps compté sur une alliance avec General Motors (GM) pour se relancer. Mais, après de nombreux rebondissements et désaccords, le projet de plate-forme commune GM-PSA pour une petite voiture fait aujourd'hui "l'objet d'un réexamen", selon un récent communiqué du groupe français. Ce dernier se tourne désormais vers le Chinois Dongfeng. Ce constructeur est déjà son partenaire sur le marché chinois, où les ventes ont bondi de 28% depuis le début de l'année.
Pour pouvoir bénéficier des bénéfices de cette alliance, PSA doit toutefois être actionnaire de Dongfeng, et inversement - comme Renault avec Nissan. Problème, la situation financière de la famille Peugeot est telle que le constructeur chinois pourrait devenir l'actionnaire majoritaire du groupe français. Hors de question, a indiqué mardi dans « Le Parisien » Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, qui assure que l'Etat sera prêt à investir pour éviter un déséquilibre. Mais la réalité industrielle a déjà rattrapé PSA : en 2015, ses chaînes de montage situées en Chine et cofinancées par Dongfeng produiront plus de véhicules que les usines françaises.
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