Je l’avais annoncé dans ce Blog avant-hier mais je ne pensais pas que la décision viendrait aussi rapidement !..Le Premier ministre a annoncé mardi 29 octobre, après une réunion de crise à Matignon, la "suspension" de l'écotaxe, après le mouvement de révolte en Bretagne. "Suspension ne veut pas dire suppression", a-t-il ajouté, avançant que des solutions seraient recherchées pour trouver un dispositif qui convienne à tous. En Bretagne, les organisateurs de la manifestation à haut risque de samedi 2 novembre prochain à Quimper ont annoncé qu'ils maintenaient l'événement.

Encore un recul? Non, une simple "suspension". Probablement comme les salaires des grands patrons du privé ou comme la taxe sur les livrets d’épargne. Le Premier ministre a annoncé mardi 29 octobre, à l'issue d'une réunion de crise à Matignon avec les élus bretons, les ministres et le préfet de région, un nouveau report de l'écotaxe. Jean-Marc Ayrault a donc confirmé une "suspensions du dispositif. Un simple moratoire, le temps de trouver une solution alternative : "La suspensions de l'écotaxe ne veut pas dire suppression, une réflexion aura lieu sur l'agroalimentaire et les régions périphériques", a-t-il également avancé au cours d'une brève allocution. La "suspension" concerne l'ensemble du territoire et pas seulement la Bretagne, gagnée ces derniers jours par un mouvement de révolte contre la taxe.

"Nous prendrons le temps nécessaire pour corriger l'écotaxe", a souligné Jean-Marc Ayrault. "Le courage, ce n'est pas l'obstination, c'est d'écouter, de comprendre, de rechercher la solution", a-t-il dit. Le Premier ministre souhaite donc un "dialogue au niveau national et régional". Comme si écouter, comprendre et dialoguer ne pouvait pas se faire avant d’annoncer la mise en place de la réforme ?..C'est un "geste courageux", a réagi la ministre de la Fonction publique et élue de Bretagne Marylise Lebranchu, interrogée par BFMTV. En Bretagne, les organisateurs de la manifestation à haut risque de samedi 2 novembre à Quimper ont annoncé qu'ils maintenaient l'événement.

Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a estimé mardi qu'il faudrait "vraisemblablement" des mois de discussions pour trouver les bonnes modalités d'application de l'écotaxe qui vient d'être suspendue. "Nous verrons, le plus rapidement sera le mieux pour pouvoir sortir un financement des infrastructures", a-t-il ajouté.

Un député annonce la décision avant Ayrault

Le Premier ministre s'était fait grillé la priorité sur cette annonce par le député socialiste du Finistère Jean-Jacques Urvoas, en pointe sur le dossier. Dans un communiqué, quelques minutes avant l'intervention du chef du gouvernement, il a révélé la décision "de suspendre l'application de l'écotaxe". Cette suspension, sans limite de durée, est nationale "afin d'éviter les distorsions entre les territoires et les entreprises", avait-t-il précisé à l'AFP. Elle ouvre selon lui "la voie à l'élaboration collective du 'plan d'avenir pour la Bretagne' dont notre région a un besoin impérieux".

Cette décision est "courageuse" et "témoigne de l'attention indéfectible que porte Jean-Marc Ayrault à la gravité de la situation bretonne", a-t-il souligné. "Désormais, le gouvernement tend la main, aux Bretons ensemble de la saisir", a-t-il conclu.

Seul élu breton représentant l'UDI, et seul participant de l'opposition à la réunion de Matignon, boycottée par l'UMP, le député d'Ille-et-Vilaine Thierry Benoit a salué "un geste d'apaisement" de la part du chef du gouvernement. François Hollande a lui expliqué en marge d'une visite officielle à Bratislava que "la volonté du gouvernement, c'est aujourd'hui d'apporter des réponses aux élus bretons". "C'est ce que le Premier ministre fait au moment où je suis ici à Bratislava", a lâché le chef de l'Etat.

Il n’en reste pas moins que ce nouvel épisode restera dans l’esprit des Français comme un nouveau recul de l’exécutif qui perd du même coup encore un peu plus de sa crédibilité. Et ceci risque de ne pas arranger ses affaires au niveau politique puisque les écologistes vont à leur tour monter au créneau pour dénoncer cette trahison, les Bretons qui n’avaient pris cette écotaxe que comme un prétexte pour manifester leur mécontentement continueront à manifester et les socialistes continueront à se diviser sur l’opportunité d’aider plus ou moins la Bretagne à sortir du marasme économique dans lequel elle s’enfonce …

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