En annonçant, à la grande surprise de tous, la mise en œuvre de la réforme fiscale, promesse du candidat Hollande, Jean-Marc Ayrault érige ce dossier en thème central du quinquennat. Pour le meilleur ou pour le pire pour le Président.
À chacun ses grands travaux. François Mitterrand a eu la pyramide du Louvre. Jacques Chirac a donné la priorité à la sécurité routière. Nicolas Sarkozy, lui, a rêvé du Grand Paris. Pour François Hollande, ce sera la remise à plat de notre lourde et complexe fiscalité. Vaste programme même pour un ancien professeur d'économie, fanatique des questions fiscales.
Partisan depuis toujours d'une profonde réforme de l'impôt, Hollande pouvait difficilement contredire son Premier ministre quand ce dernier lui a suggéré de mettre en chantier la promesse numéro 14 de son programme. Pas chaud il y a un an, Jean-Marc Ayrault a vu dans cette réforme une occasion en or pour sauver sa place. Préparé en secret, le coup politique a parfaitement fonctionné. La gauche a globalement applaudi. Et une semaine plus tard, plus personne ne parle d'un changement de Premier ministre ou d'un remaniement imminent.
Connaissant par cœur Hollande et sa prudence légendaire, Ayrault lui a vraisemblablement forcé la main. Mais en faisant mouvement et en prenant ses responsabilités, le chef du gouvernement a mis à distance ses rivaux (Manuel Valls, Claude Bartolone…) et surpris ceux qui le prennent pour un personnage falot. Bref, il a joué un quitte ou double. À court terme, le coup est gagnant. À moyen terme, la mise en œuvre de ce chantier fiscal pourrait se révéler très compliquée pour le Président et douloureuse pour les Français.
Source : leJDD.fr 24-11-2013
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