Si tous reconnaissent le bon coup politique de Jean-Marc Ayrault, certains ministres sont sceptiques quant à la bonne mise en œuvre de la réforme fiscale.
Personne n'en doute : en annonçant le 19 novembre une vaste réforme fiscale, Jean-Marc Ayrault a réussi son coup politique. "Il a annoncé la réforme fiscale avant qu'il ne soit plus là Sa place était menacée, il a joué sa survie politique", juge-t-on dans un ministère. Le Premier ministre dont la place à Matignon était de plus en plus contestée s'est remis en selle. C'est lui le principal artisan de ce chantier. "C'est une opération plutôt maligne, bien jouée et efficace", ajoute-t-on.
Mais voilà, après l'annonce réussie, certains ministres doutent déjà de la bonne application d'une telle réforme, si complexe à mettre en œuvre. Ils sont plusieurs au sein du gouvernement à exprimer en privé leurs réserves. La réforme devrait s'étaler sur l'ensemble du quinquennat et certains ministres redoutent que le thème de la fiscalité n'occupe encore une fois les débats des années à venir. "Avec une telle réforme, c'est difficile qu'il n'y ait pas de perdants", entend-on dans un ministère. La fusion entre l'impôt sur le revenu et la CSG – piste étudiée par le gouvernement – fait notamment débat au sein du gouvernement. "Il faut que les financements de la sécurité sociale restent sanctuarisées", ajoute-t-on.
"Un double discours hallucinant!"
Après un dîner avec une poignée de ministres lundi 25 novembre, Jean-Marc Ayrault a reçu l'autre partie du gouvernement lundi dernier. Des rencontres informelles uniquement consacrées à la réforme fiscale. Et dixit l'une des participantes, pas un ministre n'a fait part de ses doutes au chef du gouvernement. "Je n'ai entendu personne émettre la moindre réserve. C'est hallucinant ce double discours!" s'agace une autre ministre.
Si cette annonce aura permis à Jean-Marc Ayrault de repousser la question de son départ de Matignon - au moins jusqu'aux élections européennes – elle n'aura pas permis au Premier ministre de reconquérir la confiance des Français. Selon un récent sondage, le Premier ministre perd encore trois points et passe à 24% de bonnes opinions. Un responsable socialiste s'amuse : "La réforme fiscale connaît un peu le même effet qu'avec le traité européen : les médias sont pour mais les Français sont contre."
Source : leJDD.fr 05-12-2013
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