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6 juin 2014 5 06 /06 /juin /2014 18:00

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Alors que les observateurs internationaux craignent un risque de déflation de la zone euro, qui provoquerait un retour de crise économique, la Banque centrale européenne (BCE) a pris jeudi 5 juin des mesures inédites pour contrer cette tendance.

La croissance de l'Union européenne est au ralenti (+0,3% au premier trimestre 2013), la contribution du commerce extérieur a été négative (-0,2 point), les exportations n'ont crû que de 0,3% sur la période de janvier à fin mars… L'UE, et plus particulièrement la zone euro, peine à sortir de la crise. Et, malgré la reprise timide de la croissance, un nouveau risque se profile déjà : la déflation. Pour le contrer, la Banque centrale européenne (BCE), qui rend publiques jeudi 5 juin ses prévisions de croissance, a annoncé des mesures de soutien à l'économie. Elle a abaissé son principal taux directeur à 0,15% lors de sa réunion mensuelle de politique monétaire, un nouveau plus bas historique. Le loyer de l'argent en zone euro stationnait à 0,25% depuis le mois de novembre. La BCE a également abaissé son taux de prêt marginal à 0,40% (contre 0,75%) et surtout porté en territoire négatif son taux de dépôt, à -0,10%, une mesure inédite pour une grande banque centrale.

Qu'est-ce que la déflation?

La déflation est l'inverse de l'inflation : il s'agit d'une baisse généralisée et durable des prix. Et celle-ci fonctionne comme un cercle vicieux. A cause de la crise, les consommateurs ont moins de pouvoir d'achat. En conséquence, les prix des produits baissent pour pouvoir être achetés. Les banques ne font plus confiance et augmentent les taux d'intérêts de leurs crédits. Les emprunteurs ont donc plus de difficultés à rembourser leurs crédits. Les entreprises, qui voient leurs marges se réduire, sont obligées de réaliser des économies et doivent diminuer leurs investissements, les salaires et les embauches. En conséquence, les consommateurs ont moins de pouvoir d'achat.

Cette spirale négative nourrit la crise, comme le prouvent plusieurs exemples de l'histoire économique. Souvent, une crise financière (un krach boursier par exemple) cause une déflation - c'est le cas de la crise de 1929 aux Etats-Unis. Mais le Japon, dans les années 90, a connu le processus inverse : à partir de 1993, l'archipel nippon a vu sa courbe d'inflation s'inverser, provoquant, en 1997, l'éclatement d'une bulle boursière.

Quel en serait l'impact sur l'économie?

Une éventuelle déflation aura pour cause la crise économique qui sévit en Europe depuis 2008. Cela aggravera la crise : ménages et entreprises risqueront de reporter leurs achats et investissements, des emplois seront détruits et la cercle vicieux s'enclenchera. Les Etats, eux, verront les taux d'intérêts de leurs dettes publiques augmenter. Or, ce sont ces dettes publiques qui ont provoqué un effet domino au sein de la zone euro en 2010. L'explosion des taux d'intérêts de l'Etat grec avait mis en danger l'Irlande, le Portugal puis l'Italie et l'Espagne, au point d'obliger tout un continent à se porter au chevet d'Athènes. Une crise qui avait pris fin quand les Etats membres ont constitué un mécanisme européen de solidarité équipé d'un fonds de 500 milliards d'euros. Mais, malgré ce puissant outil, la zone euro reste fragile.

Comment éviter ces conséquences?

La plupart des économistes, dont ceux du Fonds monétaire international (FMI), réclament une intervention immédiate de la BCE pour rendre caduque l'hypothèse d'une déflation. Pour éviter une baisse des prix, il faut relancer l'activité économique et donc le pouvoir d'achat. Deux options étaient envisagées par la BCE :

1) Baisser son taux directeur, ce dernier étant actuellement proche de zéro (0,25%). Jouer sur ce levier fera baisser l'ensemble des taux d'intérêts de toutes les autres banques et permettra aux particuliers, aux entreprises ou aux Etats d'emprunter plus. C’est cette hypothèse qui a été choisie jeudi 5 juin

2) "Faire tourner la planche à billets". C'est-à-dire injecter des milliards d'euros dans l'économie de la zone monétaire unique afin de faire baisser la valeur de l'euro. Avec un euro faible, les prix baisseront et les consommateurs achèteront de nouveau. Problème : les statuts de la BCE lui interdisent de "racheter" de la dette publique et donc de produire de l'argent. L'institution a toutefois une solution à sa disposition : accorder un nouveau prêt massif aux banques (un mécanisme dont l'acronyme est LTRO), comme elle l'avait fait en 2012 pour enrayer la crise des dettes publiques.

La BCE a donc choisi l’un de ces deux leviers jeudi, à l'issue d'une réunion des plus attendues. Mais cette intervention sera-t-elle suffisante ?

 

 

 

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