Dévoilé au salon de l’Automobile de Bruxelles en janvier 1955, le spider Aurelia B24 relève du même design que l’Alfa Romeo Giulietta spider et sa ligne représente l’un des chefs-d’œuvre du design automobile. Il est destiné au marché d’outre-Atlantique, d’où son surnom « America ». En témoigne notamment son spectaculaire pare-brise panoramique tout à fait dans la mode américaine de ces années 50.
La B24 est basée sur le coupé B20 de quatrième série, dont l’empattement a été raccourci de 21 centimètres (2,45 mètres). Afin d’abaisser la ligne du capot, le filtre à air, la pompe à eau et le ventilateur ont été déplacés. De même, le levier de vitesses se trouve au plancher. La voiture est réalisée en conduite à droite et à gauche, cette dernière appelée B24S (S signifiant sinistra, gauche en italien, et non Sport !).
L’Aurelia B24 est un véritable spider, non un cabriolet abusivement baptisé ainsi pour des raisons commerciales, comme on le voit souvent. De finition spartiate, il est doté de petites portes et se trouve dépourvu de vitres latérales (remplacés par des écrans amovibles en perspex). Son look sportif est souligné par des pare-chocs en deux parties. L’équipement est succinct à l’image du tableau de bord de style janséniste.
Coté mécanique par contre la B24 est très sophistiquée. Elle emprunte à la B20 son moteur V6 de 2,5 litres développant une puissance maxi de 118 ch accouplé à une boite de vitesses manuelle à quatre rapports. Les roues avant sont indépendantes. Son essieu arrière rigide type De Dion, doté d’une bielle de guidage transversale type Panhard, lui vaut un excellent comportement routier. Les voitures vendues aux Etats-Unis verront leur puissance ramenée à 108 ch (avec l’arbre à cames de la berline B12). Avec un empattement relativement court (2450 mm) et un poids à vide de 1060 kg le spider B24 est très vif et annonce une vitesse maxi de 180 km/heure.
Modèle sportif élitiste, le spider B24 est vendu à un prix prohibitif. Aux Etats-Unis, il est proposé à un tarif nettement plus élevé qu’une Cadillac Eldorado ! Il sera construit à 240 exemplaires, dont une partie sombrera dans le naufrage de l’Andrea Doria le 25 juillet 1956 sur la route de l’Amérique…
Le spider cédera la place à un cabriolet plus confortable et d’usage plus aisé. Baptisé « convertibile » B24S (conduite à gauche), il sera construit sur les cinquième et sixième séries de la B20. Equipé d’un habitacle plus spacieux et mieux équipé, et de vitres latérales, il est reconnaissable à son pare-brise conventionnel et ses pare-chocs en une seule partie. Les portières ont également été agrandies et les ailes arrière sont droites. Embourgeoisé et plus lourd, le cabriolet, qui a perdu le caractère sauvage du spider, est un peu moins rapide que ce dernier.
Trois exemplaires seulement de l’Aurelia B24 Spider ont été dotés d’un superbe hard-top réalisé par la carrosserie Fontana
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
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