L'Allemagne n'a apparemment pas de leçon à recevoir de François Hollande. Berlin ne voit «aucune raison» de modifier sa politique économique, a déclaré mercredi 6 août une porte-parole du gouvernement allemand, en réaction à un appel lancé par le président français pour plus de soutien à la croissance outre-Rhin.
«Les déclarations très générales en provenance de Paris ne fournissent aucune raison pour de quelconques corrections dans la politique économique» du gouvernement allemand, a déclaré la porte-parole Christiane Wirtz. «L'Allemagne est déjà une locomotive importante, la plus importante même pour la conjoncture de la zone euro», a-t-elle affirmé.
François Hollande avait déclaré, dans un entretien accordé au journal «Le Monde», attendre de l'Allemagne «un soutien plus ferme à la croissance». «Ses excédents commerciaux et sa situation financière lui permettent d'investir davantage. C'est le meilleur service que l'Allemagne peut rendre à la France et à l'Europe», avait argumenté le président de la République.
Outre-Rhin, la presse n'est pas tendre avec le président français
Sur fond de crise en zone euro, l'Allemagne s'est souvent vu reprocher de ne pas en faire assez pour stimuler la croissance chez elle, et par ricochet chez ses partenaires, alors qu'elle les soumettait à de rudes exigences de discipline financière.
Le gouvernement actuel de la chancelière Angela Merkel, qui associe conservateurs et sociaux-démocrates, a promis des investissements dans les infrastructures et l'éducation, et mis sur les rails un salaire minimum généralisé en Allemagne, qui pourrait dynamiser un peu la demande intérieure. Néanmoins, Berlin continue à tenir fermement les cordons de la bourse pour arriver l'an prochain à un budget fédéral à l'équilibre.
Dans un éditorial mercredi, le quotidien de centre-gauche «Süddeutsche Zeitung» estimait que le président français attendait à tort «le salut de l'extérieur». «Le danger d'une aide de l'extérieur est qu'elle ne masque que temporairement l'arriéré de réformes à l'intérieur», poursuivait le journal, résumant assez bien le sentiment allemand. «Et on peut se demander si les Allemands achèteraient des Renault et des Peugeot si leurs salaires augmentaient.»
Le quotidien «Die Welt» (conservateur), souvent critique à l'égard du socialiste François Hollande, a réagi de façon encore plus dure, voyant dans l'interview au Monde «un document étonnant car il s'agit finalement de l'aveu du président français que sa politique économique a échoué». «Le seul espoir que Hollande caresse encore, c'est qu'Angela Merkel le sorte de là», ironisait le journal.
Malheureusement, la presse allemande rejoint la presse française : François hollande comme son Premier Ministre manuel Valls prépare l’opinion aux mauvaises nouvelles de la rentrée : croissance en berne, objectifs de réduction des déficits non atteints, réformes qui n’avancent pas, mais tout cela c’est la faute de l’Europe et en Europe le coupable c’est l’Allemagne !.....
Source : LeParisien.fr 06-08-2014
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