On accuse souvent la presse de nous délivrer des informations tronquées voire même falsifiées pour servir des intérêts partisans. On l’accuse aussi, et c’est encore plus grave, de nous cacher des faits ou des événements afin de rester dans ce que l’on appelle communément le « politiquement correct ».. Tout cela est en partie vrai mais tous les journalistes ne sont pas à mettre dans le même sac. J’en veux pour preuve l’édito de Christian Barbier dans l’Express N° 3295 du 27 août dernier qui pointe un évènement mineur, passé totalement inaperçu et qui a pourtant une grande valeur symbolique :
« Au renoncement, la gauche a ajouté fin juillet une mesure qui témoigne d’un inquiétant état d’esprit : la suppression de la bourse au mérite, une aide de 200 Euros par mois d’année scolaire destinées aux bacheliers issus de milieux à faibles revenus ayant décroché le Bac avec mention Très Bien ou une licence avec brio. Beau symbole républicain, dans l’esprit de Jules Ferry, que de « croiser » l’action sociale avec la distinction de l’excellence. »
« Pour justifier cette suppression, le gouvernement explique qu’il y a trop de mentions Très Bien au baccalauréat et qu’on ne peut plus cibler l’aide. C’est vrai : durcissons donc les critères, cessons de brader le bac en général et les mentions en particulier, jusqu’à célébrer chaque année des bacheliers ayant obtenu plus de 20 sur 20 !.. Aujourd’hui la mention ne veut presque plus rien dire pour un baccalauréat qui ne vaut plus grand-chose. L’autre argument est l’économie réalisée : 12 millions d’Euros cette année soit …. 36 minutes d’endettement de la France qui empruntera au total 173 milliards en 2014 ! C’est une gouttelette pour les finances publiques, une saignée pour les étudiants concernés. Ils devront travailler pour compenser la perte de ces 1800 Euros annuels, seront moins studieux et perdront un peu de leur excellence. Voici comment l’on enfonce lentement un pays dans la médiocrité (..) »
« Cette décision est, en fait, idéologique et électorale. Le gouvernement décrète qu’il faut être aidé pour ce que l’on est, et ne surtout pas être récompensé pour ce que l’on fait. Seuls les critères sociaux sont donc pris en compte dans les attributions de bourses, le pauvre tire-au-flanc sera aidé comme le pauvre excellent (..) »
« En laissant prendre une telle mesure, où le facteur social écrase le facteur mérite, ce n’est plus « pour la jeunesse de notre pays », mais pour son électorat – ou ce qu’il en reste – que Hollande préside la France. Il ne veut plus aider les meilleurs à s’améliorer encore, pour tirer le pays vers le haut, il souhaite favoriser ou calmer ceux dont il espère le vote et craint la grogne. Il préfère prendre le risque du déclassement plutôt que celui de la colère. Il aura le déclassement et la colère. »
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