Christiane Taubira a rendu visite aux frondeurs socialistes, samedi 30 août au matin à La Rochelle. La ministre de la Justice a déclaré qu'elle "assumait toutes les conséquences" de sa venue surprise.
Une visite surprise et remarquée. Samedi 30 août au matin, Christiane Taubira, reconduit au ministère de la Justice à l'issue du remaniement, a rendu visite aux frondeurs socialistes lors de leur réunion publique à La Rochelle. Très applaudie, la Garde des Sceaux a déclaré aux journalistes rassemblés à la fac de lettres, avoir été invitée de "longue date" par les parlementaires. "Je crois qu'on peut écouter les débats. Je ne vois vraiment pas où est le problème", a-t-elle déclaré à l'entrée. "Je sais que vous avez besoin de dramaturgie", a-t-elle encore lancé tout sourire.
Ovationnée par le public et consciente du risque politique qu'elle a pris, elle s'est fendue d'une autre déclaration à la sortie. "On a laissé les Français se démoraliser", a-t-elle tonné. "Le débat est possible, le débat c'est aussi la controverse", a encore insisté la ministre de la Justice, ajoutant qu'elle y a pris sa part samedi matin et qu'elle en "assume toutes les conséquences".
Le week end dernier, Benoît Hamon s'était dit "pas loin" des frondeurs qui critiquent les choix économiques du gouvernement. L'ex-ministre de l'Education nationale a été évincé du gouvernement en début de semaine, tout comme Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti.
Les frondeurs réclament un "plan d'urgence"
Les contestataires socialistes, appelés "frondeurs" du club "Vive la gauche", ont fait salle comble à quelques encablures de l'espace Encan, où se déroule l'université d'été du Parti socialiste. Devant quelque 300 à 400 personnes, ils ont réclamé un "plan d'urgence" avec du "pouvoir d'achat supplémentaire", "un soutien ciblé aux entreprises" et "un maintien d'une capacité d'investissement local".
"Nous devons dépasser les institutions asphyxiantes de cette Ve République corsetée", précise le texte distribué à la presse."Opposer facticement l'offre et la demande est une vision dépassée. La gauche du XXIe siècle doit aider l'offre par une demande soutenue", poursuit l'appel. A la tribune, les orateurs se sont succédé dans une ambiance surchauffée, les participants, dont de nombreux debout, scandant "Vive la gauche" et réservant des standing ovations aux tribuns. "Ici, c'est le cœur du PS, c'est la majorité du PS", a défendu Gérard Filoche, peu avant la réunion. "Nous sommes majoritaires. C'est Valls qui devra s'incliner".
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