Le Parti socialiste attend Dominique Strauss-Kahn, Europe Ecologie attend que Nicolas Hulot se décide et le parti Communiste attend probablement sa mort naturelle. Mardi 11 janvier dernier, lors de ses vœux à la presse, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, en a profité pour adresser quelques critiques à la presse, aux Verts, et surtout à Nicolas Sarkozy. Tout en assurant que le débat sur 2012 se déroulera "tranquillement" au PCF. Tranquillement !.. C’est de la méthode Coué car chacun sait que deux candidats sont en lice pour représenter le Parti Communiste Français aux élections Présidentielles de 2012, deux candidats qui prétendent que le PCF doit affirmer son indépendance mais qui savent pertinemment que Marie Georges Buffet lors de ces mêmes élections en 2007 n’avait pas atteint les 2% !..Alors il y a les autres : ceux qui proposent de s’allier avec le front de gauche de Jean-Luc Mélenchon. C’est alliance aurait un énorme avantage : mélanger les voix des communistes avec celles des alliés de gauche, cela pourrait éviter le ridicule. Mais il y a aussi un inconvénient de taille c’est que faire alliance avec le front de gauche c’est aussi faire avec Mélenchon. Et cela risque bien  d’étouffer purement et simplement le PCF. Alors il reste aux quelques survivants à choisir la façon dont ils veulent mourir.

C’est assez pathétique !.. Comme le discours du secrétaire national Pierre Laurent. Le successeur de Marie-George Buffet a tenu à préciser aux journalistes "qui pensent que j’ai déjà remis les clés du Parti communiste à Jean-Luc Mélenchon ou que je m’apprête à signer la mort du PCF (…) qu’ils feraient mieux de ranger cette fable aux oubliettes. (…) En criant au loup trop souvent, on finit par perdre toute crédibilité". Car précise-t-il, "la direction nationale du Parti n'a pas inscrit la date d'enterrement du PCF à son agenda". Avant d'ajouter un peu plus tard dans un sourire: "Vous [les journalistes] avez une dette envers moi au vu de votre prestation en 2010." Pourtant, le discours sur l' "effacement" du PCF ne semble pas être une lubie de journalistes, en témoignent les tribunes de différents cadres du parti parues dans l'Humanité.

Très généreux, le chef du PCF a aussi donné un petit coup de griffes à ses partenaires socialistes et surtout écologistes qui présentent aux cantonales un candidat commun dans le Val-de-Marne face au sortant communiste. "Il faudrait que les Verts battent des candidats de droite", plutôt que des candidats de communistes comme ce fut déjà le cas pour la mairie de Montreuil [Seine-Saint-Denis], a rappelé Pierre Laurent, en marge de son discours. D'où son souhait d'une clarification: "Il y a des jours où [les écologistes] nous disent qu'ils sont très à gauche et des jours où c'est ni droite ni gauche", a-t-il estimé, regrettant que l'hypothétique candidat Hulot ne s'affirme pas clairement de gauche. Quant à Daniel Cohn-Bendit, il l'a qualifié de "social-libéral", ce qui dans sa bouche est tout sauf un compliment.

"Nous, nous ne jouerons jamais contre le camp de la gauche!", a-t-il affirmé dans son discours. Son adversaire principal est clairement désigné, il s'agit de Nicolas Sarkozy: "S'il y a une personne à licencier en 2012, c'est bien le président de la République". Avant cette échéance, se référant à la révolte de la jeunesse tunisienne, Pierre Laurent a exigé que le gouvernement français "cesse sa complicité avec le régime de Ben Ali."

Et de conclure sur 2012 et sur l'identité du futur candidat du Front de gauche? "Inutile de me poser la question, mais je sais que vous êtes incorrigibles." A la fin de son discours, autour du buffet dressé pour l'occasion, Pierre Laurent a donc réaffirmé que le candidat pourrait être communiste ou pas. "Nous n'en faisons pas un tabou."