Le parlement grec a voté tôt jeudi 18 juillet au matin un projet de loi réformant la fiscalité et la fonction publique, après une semaine de manifestations et à quelques heures de la visite à Athènes du ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble, principal prescripteur des mesures d'austérité.
C’est un projet de loi controversé qui a été voté jeudi 18 juillet par le parlement grec. Le texte réformant la fiscalité et la fonction publique, a été adopté par 153 voix sur 300, ce qui permettra au pays de sécuriser le versement d'une partie d'une nouvelle tranche d'aide internationale de 6,8 milliards d'euros approuvée récemment par la zone euro et le Fonds monétaire international. UE et FMI demandaient depuis longtemps une réduction de la taille de la fonction publique grecque.
Le plan de mutation des fonctionnaires affecte pour l'instant des officiers de police municipale, des enseignants, des gardiens d'école, qui devront travailler huit mois avec un salaire réduit avant d'accepter une nouvelle proposition, ou seront forcés de quitter la fonction publique s'ils refusent leur mutation. 4.200 d'entre eux doivent être redéployés d'ici à la fin juillet.
"Sacrifice humain" pour Tsipras
Le leader de l'opposition de gauche radicale Alexis Tsipras a qualifié ce plan de "sacrifice humain" et de "désastre", tandis que le Premier ministre conservateur Antonis Samaras l'a défendu en promettant des "jours meilleurs" aux Grecs, après avoir réussi à négocier un abaissement de 10 points de la TVA sur la restauration, avec la troïka des créanciers du pays.
Le projet de loi comporte d'ailleurs aussi un nouveau code des impôts, qui simplifie la "mosaïque d'arrangements" fondés sur un code datant de 60 ans qui prévalait auparavant, a indiqué le secrétaire d'Etat aux Finances George Mavraganis. Dans ce cadre, le 1er août, la TVA sur la restauration va être abaissée à 13% contre 23% depuis plus d'un an. Une mesure qui était ardemment souhaitée par la profession, de nature à soutenir l'activité dans un pays tourné vers le tourisme.
La mesure est provisoire et à l'essai, a-t-il prévenu. "Si l'évasion fiscale continue, et si rien ne se passe (sur les prix dans les restaurants, NDLR), la TVA sera remontée à 23%" a-t-il averti. Selon la police, quelque 4.000 personnes ont encore manifesté mercredi 17 juillet devant le Parlement à Athènes contre le plan de redéploiement de la fonction publique, après le défilé de plus de 15.000 personnes mardi.
Mercredi, la mobilisation a pris la forme d'un vaste sit-in (photo), devant le Parlement, des employés municipaux menacés de mise en disponibilité immédiate. Gilets orange des gardiens d'école et uniformes kaki des policiers municipaux se mêlaient depuis le début de la matinée sur la place Syntagma fermée à la circulation. L'occupation s'est poursuivie jusqu'au vote.
Une visite sous haute tension
Dans ce contexte, la visite jeudi 18 juillet du ministre allemand des Finances Wolfgang Schauble pourrait s'avérer délicate, l'Allemagne étant perçue par nombre de Grecs comme étant le principal prescripteur des mesures d'austérité imposées à la Grèce. Toutes les manifestations et rassemblements en extérieur ont été interdits par la police dans une immense zone du centre-ville de la capitale, dont le Parlement, et le quartier autour de l'ambassade d'Allemagne.
Après la visite, ponctuée de grosses manifestations, de la chancelière Angela Merkel en 2012, Wolfgang Schaüble n'arrive néanmoins pas les mains vides. Il devrait annoncer, selon le journal Handelsblatt, la mise à disposition de 100 millions d'euros à un nouveau fonds de soutien aux PME grecques engluée dans les six ans de récession.
Source : leJDD.fr 18-07-2013
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