L’Union européenne est une énorme machine, bien difficile à mettre en route. François Hollande a plaidé sa cause et expliqué aux partenaires européens que l’opération en Centrafrique était une action européenne. Mais l’UE décidera en janvier si elle participe ou pas à une action militaire, probablement humanitaire, en Centrafrique. En attendant, la France doit poursuivre Sangaris seule, ou presque.
Il repart de Bruxelles avec le "soutien unanime" des Européens. Un soutien surtout moral. Pour le reste, la question d’une participation de l’Union aux opérations en Centrafrique, en hommes et en moyens financiers, est renvoyée au conseil des affaires européennes de janvier. François Hollande était arrivé jeudi 19 décembre dernier au conseil européen avec la volonté d’obtenir une implication de ses homologues. La France avait notamment laissé entendre qu’elle comptait sur un financement commun. Ce sujet sera tranché plus tard.
"Pour l’instant, il n’y a pas de mission européenne, parce que les délais ne le permettaient pas", a justifié le chef de l’Etat. Une mise en oeuvre nécessite un accord des Vingt-huit. L’hypothèse principale porte désormais sur une action humanitaire. François Hollande écarte de fait tout besoin supplémentaire pour mener des actions armées. "Il y aura sans doute une opération civile, et pour partie, sécuritaire", a-t-il estimé, évoquant l’aide aux populations, les soins de santé, et la protection de l’aéroport de Bangui.
Paris n'est plus tout à fait seul
"Il ne s’agissait pas pour la France d’obtenir tout de suite un soutien financier", a assuré le Président. "Nous ne demandons pas une prise en charge" des 1.600 soldats français, a-t-il insisté, alors que plusieurs pays ont considéré que la démarche de Paris est intéressée. "Quand on lance une telle opération, il est important qu'on puisse se mettre d'accord avant. On ne peut envoyer l'addition après", a lancé le chancelier autrichien, Werner Faymann. François Hollande s’en est donc défendu : "Je le fais pour l’Europe, je ne le fais pas pour la France, je ne le fais pas pour gagner 30, 40 millions d’euros pour soulager je ne sais quelle dépense dans le budget de l’Etat".
Mais Paris n'est plus tout à fait seul. A ce stade, la Pologne promet d’engager un avion pour trois mois avec 50 militaires de l’armée de l’air. La Belgique et l’Estonie étudient une participation. François Hollande a salué le soutien de ces pays ainsi que celui du Royaume-Uni, de l’Espagne, des Pays-Bas et de l’Allemagne. Angela Merkel a toutefois prévenu qu’elle s’opposerait à un financement rétro-actif des déploiements français. Pour le reste "on verra", s’est contenté de dire la chancelière.
Source : leJDD.fr 20-12-2013
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