La Commission européenne a présenté mardi 25 février ses prévisions économiques pour les deux prochaines années dans la zone euro. Bruxelles table désormais sur un déficit français de 4% du PIB en 2014 et 3,9% en 2015, alors que le gouvernement veut officiellement le ramener à 3,6% en 2014 et 2,8% en 2015.
La France va-t-elle encore déraper? Selon Bruxelles, la France verra son déficit public grimper à 4% du PIB à la fin de cette année et rester à 3,9% en 2015. Le gouvernement français a obtenu l'année dernière l'autorisation de n'atteindre l'objectif de 3% de déficit nominal que fin 2015 et non en 2013 comme prévu à l'origine. François Hollande a depuis toujours assuré qu'il tiendrait cet objectif.
Seul lueur d’espoir, la France devrait voir une relance de sa croissance en 2014 (1%) et 2015 (1.7%) même si le pays devrait rester à la traîne de l'Allemagne qui devrait afficher une croissance de 1,8% cette année, puis de 2,0% en 2015.
Moscovici prudent
La France se "tient" à sa "trajectoire" de réduction de son déficit public, a réagi mardi Pierre Moscovici à la publication par la Commission européenne d'une prévision pour l'an prochain très supérieure à l'objectif de moins de 3% visé par le gouvernement. Le ministre a cependant refusé de prononcer le mot de "3%", souriant et ironisant à mesure que les journalistes lui reposaient la question.
Interrogé sur la demande par la France d'un nouveau délai pour atteindre cet objectif, il a assuré avoir commencé "à parler avec Olli Rehn", le commissaire aux Affaires économiques, "sans évoquer quoi que ce soit qui ressemble à un délai". Et "je continuerai à discuter avec lui avec une approche constructive", a-t-il ajouté. Il y a exactement un an, lors de la publication des prévisions de la commission européenne, le ministre avait tenu à peu près le même discours. Quelques semaines plus tard, Bruxelles accordait un délai supplémentaire de deux ans à la France pour se conformer à ses engagements européens.
"Les prévisions de la commission européenne, que je prends comme une analyse tout à fait sérieuse, ne sont que des prévisions qui, par définition, pourront être confirmées ou infirmées", a expliqué Pierre Moscovici, estimant qu'il fallait "a minima, attendre l'exécution 2013" qui sera révélée par l'Insee fin mars.
Il a rappelé qu'il s'agissait de prévisions "à politique constante, qui ne tient pas compte des mesures qui seront prises dans le cadre du pacte de stabilité", ni des réductions dans la dépense publique annoncées d'ici 2017.
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)