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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 12:00

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Alors que la révolution entre dans sa quatrième année cette semaine, un nouveau rapport de l'ONU condamne les "sièges de la faim" perpétrés par le régime pour obtenir la reddition des rebelles.

Encore sur le qui-vive et les traits fatigués, Qusai Zakaria fait partie des 13.000 habitants qui n'ont pas fui Moadamyeh avant le blocus. Dans la banlieue ouest de Damas, cette ville a vécu en état de siège plus de quinze mois avant d'accepter une trêve humanitaire.

Qusai, jeune homme de 29 ans, est parvenu à s'en extraire le 2 février à la faveur d'un cessez-le-feu entré en vigueur fin décembre. Il reste profondément marqué par ce qu'il a enduré : "En plus d'être constamment bombardé, tout a été coupé : l'eau, l'électricité, Internet, l'accès à la nourriture, aux médicaments et au carburant." Impossible pour les civils d'entrer ou de sortir de la ville : "Ceux qui ont essayé ont été égorgés pour l'exemple", révèle-t-il au JDD. Mois après mois, les réserves de nourriture se sont amenuisées jusqu'à ce que la famine s'installe : "À partir de juin 2013, on n'a mangé que des olives et des feuilles de vigne", poursuit-il.

Fin 2013, une dizaine de femmes et d'enfants sont morts de faim. Une détresse qui a poussé les rebelles et les activistes à accepter la trêve proposée par le régime. Les avions ont alors cessé de bombarder Moadamyeh, des colis alimentaires ont été envoyés aux habitants. Un répit pour les civils, mais une méthode odieuse. Les trêves que le régime a conclues ces derniers mois avec les villes et quartiers assiégés sont dénoncées comme autant de pactes cyniques après des mois de blocus. Une punition collective qui selon l'ONU concernerait environ 250.000 personnes.

La faim, une arme de chantage

Qusai Zakaria dénonce l'absence totale de bonne foi du régime syrien : "Le siège n'a jamais été totalement levé", dit-il. Les ONG internationales n'ont pas le droit de pénétrer dans Moadamyeh, seul le régime s'est chargé des distributions. "Le premier jour, il n'y avait qu'un camion de nourriture pour toute la ville ! Chacun a eu droit à 200 g de riz, 100 g de sucre et un pain et demi. Ce n'est rien après un an de siège !", assène-t-il. À ses yeux, la trêve est un "chantage : le régime fait exprès de maintenir la faim des civils pour faire pression sur les rebelles". Une conclusion similaire aux déclarations de l'ONU, qui a condamné cette stratégie dans un rapport publié le 5 mars.

Car la famine est évidemment un moyen exploité par le régime pour obtenir des concessions sur le plan militaire. Outre l'exigence de devoir hisser le drapeau syrien à la place de l'emblème vert et noir de la révolution, des quartiers assiégés ont dû rendre leurs armes lourdes pour que les habitants soient autorisés à en sortir. "Soit on acceptait, soit on mourait de faim", résume Qusai Zakaria. Fin février, le régime a exigé la reddition des armes légères des rebelles de Moadamyeh. Leur refus a mis fin à la trêve : depuis douze jours, la ville est à nouveau bouclée.

Ce scénario se répète dans de nombreuses villes concernées par les cessez-le-feu, à l'instar de Yarmouk, camp palestinien situé au sud de Damas. Si plusieurs centaines de civils ont été évacués fin janvier, le régime en a ensuite réduit l'accès. "Seuls les hommes pouvaient sortir et uniquement s'ils donnaient une arme au régime", assure au JDD un employé d'une ONG syrienne ayant participé aux négociations de la trêve. En récupérant les armes des combattants, le régime compte reprendre le contrôle des zones qu'il n'a jamais matées. Les cessez-le-feu permettent aussi à l'armée régulière d'alléger ses effectifs pour les redéployer sur d'autres fronts.

Des négociateurs capturés

Dans ces conditions, les participants aux négociations ne sont pas dupes de la "réconciliation nationale" annoncée par le régime. "On ne lui fait pas confiance car il refuse toujours que les activistes sortent libres de Yarmouk, dit l'employé d'une ONG syrienne. Deux ont essayé, ils ont tout de suite été arrêtés et sont, depuis, emprisonnés." Finalement, la trêve conclue à Yarmouk a également été rompue le 2 mars, lorsque des combattants islamistes de Jabhat al-Nosra sont entrés à Yarmouk sous prétexte que l'aide humanitaire acheminée aux assiégés était insuffisante. Les combats ont repris depuis.

D'une ville à une autre, les conditions négociées avec le régime varient, entretenant une certaine confusion. À Homs, en février, l'évacuation d'une partie des habitants de la vieille ville, que le régime assiège depuis presque dix-huit mois, a été largement médiatisée. Non sans mal, 1.366 personnes ont pu être évacuées, dont 400 hommes de 15 à 55 ans. "Ils ont tous été questionnés par les autorités syriennes", explique Ahmed Mohsen, porte-parole de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU en Syrie. "Quatre-vingts sont encore à l'hôpital et à l'école Al-Andalous où se déroulent les interrogatoires." Le responsable précise qu'une équipe des Nations unies est présente quotidiennement sur place et qu'elle a accès à ces hommes. En attendant, la population, demeurée coincée dans la vieille ville, n'a quasiment pas reçu d'aide. L'attaque du convoi de l'ONU, survenue le 8 février, a stoppé tout projet d'assistance.

Face au cynisme effrayant dont le régime fait preuve, certaines villes refusent tout cessez-le-feu. Daraya, en banlieue de Damas, en fait partie. Les opposants exigent la libération des prisonniers de la ville, soit environ 10.000 personnes. Le régime refuse en bloc. "Quatre activistes qui ont pris part aux négociations de la trêve sont depuis emprisonnés!", dénonce une militante originaire de Daraya. "On préfère mourir de faim plutôt que d'accepter le chantage d'un régime qui nous tue depuis trois ans."

 

 

Source : leJDD.fr  11-03-2014

 

 

 

 

 

 

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