Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été élu dimanche 10 août président de la République turque, et ce, dès le premier tour du scrutin, ont rapporté les chaînes de télévision.
Dimanche à 17h30, heure française, seuls des résultats partiels étaient diffusés mais pour toutes les chaînes de télévision locales, cela ne faisait aucun doute : Recep Tayyip Erdogan a été élu président de la République turque dès le premier tour du scrutin disputé pour la première fois au suffrage universel direct. Plus tard dans la soirée, les résultats complets ont été dévoilés, créditant le Premier ministre turc, au pouvoir depuis 2003, de 52,1% des suffrages. Ses adversaires ont obtenu 36,5% pour le principal candidat de l'opposition Ekmelettin Ihsanoglu et 8,9% pour celui de la minorité kurde, Selahattin Demirtas. L'abstention a en revanche été plutôt élevée avec un taux de 23%.
Sitôt connus ces résultats, le chef du gouvernement islamo-conservateur s'est dirigé à la mosquée historique Eyüp Sultan d'Istanbul pour prier, comme le faisaient les sultans ottomans avant de monter sur le trône. Celui qui tient les rênes de la Turquie depuis son arrivée au pouvoir devait ensuite prendre la parole devant des dizaines de milliers de partisans depuis le balcon du siège de son Parti de la justice et du développement (AKP), à Ankara. Recep Tayyip Erdogan n'a pas caché qu'il souhaitait garder la haute main sur l'exécutif et renforcer les prérogatives du chef de l'Etat, jusque-là largement honorifiques.
Loué pour son charisme comme il est critiqué pour ses manières fortes, l'homme fort de Turquie rejoint avec cette victoire le père fondateur de la République moderne et laïque, Mustafa Kemal Atatürk, au palmarès des dirigeants les plus emblématiques du pays. Désormais, il ne reste plus grand monde pour empêcher Erdogan de radicaliser le régime. Militaires, journalistes trop critiques, manifestants de la place Taksim à Istanbul l’an dernier, membres de la confrérie de l’imam Fethullah Gülen, qui l’ont attaqué sur la corruption, tous ont été éliminés par la force et la répression. Ne subsiste plus que la Cour constitutionnelle. Sans doute sa prochaine cible.
Source : leJDD.fr 10-08-2014
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)