Les autorités américaines ont attribué en début d'année une autorisation d'opérer en Iran à la banque française BNP Paribas, accusée d'avoir violé l'embargo imposé à ce pays dans les années 2000. Alors que les négociations se poursuivent entre les deux parties, la BNP a décidé, dans un souci d’apaisement, de se séparer de l'un de ses hauts responsables.
C’est une information étonnante publiée jeudi 12 juin par le « Wall Street Journal ». La BNP a obtenu le droit d’opérer en Iran en début d’année alors qu’était déjà visée par des enquêtes sur des violations d'embargos en Iran et au Soudan. La banque a récupéré deux licences en février et mars auprès du Trésor américain, dans le cadre de l'allégement des sanctions prévu par l'accord intérimaire sur le nucléaire iranien, signé en novembre entre Téhéran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne). Ces licences permettent à BNP Paribas d'effectuer "certaines transactions commerciales et financières" en Iran, d'après les documents.
Selon le « Wall Street Journal », les raisons pour lesquelles le Trésor a accordé ces licences à BNP, alors que la banque était déjà visée par des enquêtes sur des violations d'embargos, "restent à déterminer".
Concession de BNP Paribas
Par ailleurs, la banque a annoncé jeudi 12 juin qu’un haut responsable de BNP Paribas, Georges Chodron de Courcel, allait quitter son poste le 30 juin. Début juin, des sources concordantes avaient indiqué à l'AFP que l'établissement était sur le point de se séparer de lui pour tenter d'apaiser les autorités américaines. Le régulateur bancaire de New York, Benjamin Lawsky, avait par exemple demandé il y a plusieurs mois sa tête, rapporte l’AFP
Son départ constituerait donc une première concession faite par BNP Paribas dans ses négociations avec les autorités américaines. La banque risque une amende record, qui pourrait avoisiner les 10 milliards de dollars (7,4 milliards d'euros) selon la presse américaine.
L'affaire est remontée jusqu'au plus haut niveau de l'Etat français, le président François Hollande dénonçant une sanction "disproportionnée" et "injuste". Interpellé à ce sujet, son homologue américain Barack Obama a répondu qu'il ne se "mêlait pas" des affaires de justice.
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)