Gaëtan Gorce, le sénateur socialiste de la Nièvre, est un habitué des coups de gueule. Mardi 9 avril dernier, il livre une charge extrêmement virulente contre le PS, son propre parti. Sur son blog, celui qui est également maire de la Charité-sur-Loire dénonce la «dérive clanique» du parti, estimant que «DSK, pas plus que Cahuzac, ne sont des accidents».
«Leur attitude, et plus encore le sentiment d'impunité qui, manifestement, les habitait, sont la conséquence d'un processus d'oligarchisation de l'appareil dirigeant du parti », écrit l'élu. « A mesure que les luttes de clan ont perdu toute dimension idéologique, se sont constitués des groupes d'intérêt visant seulement à perpétuer le pouvoir et l'influence de leurs chefs, le cynisme prenant la place des convictions, le rapport de force celle de la confrontation d'idées.»
Ses mots résonnent avec ceux qu'il avait employés le 19 mars dans les colonnes du «Parisien»-«Aujourd'hui en France». «La direction du PS n’a pas eu d’autres préoccupations, ces dernières années, que d’assurer son propre renouvellement, nous avait-il confié. On a le sentiment d’une oligarchie qui s’est refermée sur elle-même, d’une nouvelle bourgeoisie, en contradiction totale avec le socialisme.»
«Cooptation systématique»
Dans le message publié sur son blog, il égratigne Harlem Désir, le premier secrétaire du PS auquel il s'était opposé. Le successeur de Martine Aubry a, selon Gaëtan Gorce, était désigné par «cooptation systématique» plutôt que par «l'intervention et le vote des adhérents».
Le sénateur dénonce aussi la «professionnalisation à outrance de la vie publique qui fait que l'on devient toujours plus tôt, toujours plus jeune, dépendant, pour vivre, d'un mandat ou de celui ou celle qui l'exerce».
«Le PS n'est plus»
«Loin de corriger cette déviance, ajoute-t-il, la parité comme le non-cumul des mandats vont conforter cette tendance en favorisant l'ascension de clones sans jamais contribuer à un quelconque renouvellement, notamment celui indispensable relatif à l'origine sociale des dirigeants.»
Pour Gorce, «le PS n'est plus. Il lui faut désormais renaître !» «Pour y réussir, j'en appelle à la formation d'une équipe de crise restreinte qui de façon autonome et indépendante de la direction du parti, travaillerait à réfléchir et mettre en place assez rapidement de nouvelles mesures propices à la rénovation du parti : une sorte de comité des irréprochables.»
Source : LeParisien.fr 09-04-2013
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)