"Ligne rouge" fixée par les puissances occidentales, l'utilisation d'armes chimiques par le régime de Bachar el-Assad est évoquée depuis plusieurs jours par des dirigeants et diplomates. "Nous avons maintenant la preuve" de leur utilisation, a déclaré mardi 30 avril Barack Obama, en précisant ne pas encore "savoir" qui a utilisé ces armes. Le président américain ne souhaite pas prendre de décisions hâtives.
Selon ses propres mots, cela peut changer "la règle du jeu" du conflit syrien. Barack Obama a affirmé mardi 30 avril que les Etats-Unis avaient "maintenant la preuve de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie". "Mais nous ne savons pas par qui ni quand, ni comment", a précisé le président américain, lors d'une allocution à la Maison-Blanche. La semaine dernière, le dirigeant promettait une "enquête très solide" pour ne plus avoir aucun doute. Car, jusqu'à maintenant, il existait "différents degrés de certitude" sur leur utilisation, affirmait jeudi 25 avril dernier le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel.
Mardi 30 avril, Barack Obama a précisé ne pas vouloir prendre de "décisions hâtives". "Je dois être certain d'avoir tous les éléments. C'est ce que le peuple américain est en droit d'attendre", a-t-il dit. Mais les Etats-Unis "reverront" leur position sur la Syrie s'il est bien prouvé que le régime de Bachar el-Assad est à l'origine de cette utilisation. Le président américain évoque régulièrement cette "ligne rouge" que ne doit pas franchir Damas, sans quoi la communauté internationale devra s'engager davantage dans le conflit syrien.
De nouvelles "options" à l'étude
Les autorités syriennes avaient qualifié samedi ces accusations de "mensonge éhonté". Le ministre de l'Information, Omrane al-Zohbi, affirmait que les grandes puissances occidentales voulaient répéter en Syrie le "scénario irakien" qui a mené à la chute du dictateur irakien Saddam Hussein, en prétextant la présence d'armes chimiques dans le pays. Cet argument s'était ensuite révélé faux.
Si Washington dispose de toutes les preuves suffisantes mettant directement en cause le régime d'El-Assad, alors il y aura une réévaluation des "options" américaines, qui sont déjà à l'étude, a déclaré Barack Obama. "Mais je ne vais pas entrer dans le détail de ce qu'elles pourraient être", a-t-il poursuivi, au moment où des voix s'élèvent au Congrès pour une position plus dure de l'exécutif américain, après plus de deux ans de conflit sanglant en Syrie. "Cela constituerait clairement une escalade dans la vision que l'on a du danger encouru par la communauté internationale, nos alliés et les Etats-Unis", a-t-il ajouté.
"Il est important pour nous de le faire de façon prudente", a insisté Barack Obama. La veille, il avait signifié à son homologue russe Vladimir Poutine l'"inquiétude" des Etats-Unis au sujet des armes chimiques, alors que Moscou a jusqu'ici mis en garde l'Occident contre l'utilisation de ce dossier comme un "alibi" pour intervenir en Syrie, son grand allié au Moyen-Orient.
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