Réunis en urgence mercredi 21 août au soir, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont dit vouloir "faire la lumière" sur les accusations d'utilisation d'armes chimiques lors de bombardements sur la banlieue de Damas. Ceux-ci auraient fait selon l'opposition 1.300 victimes. Mais le Conseil n'a pas adopté de déclaration formelle. En cause : l'opposition de la Chine et de la Russie. Pour l'heure, les inspecteurs de l'ONU n'ont pas pu se rendre sur les lieux du drame.
Mercredi 21 août, alors que le bilan des bombardements perpétrés par l'armée syrienne dans la banlieue de Damas augmentait - au moins 1.300 morts et des accusations d'utilisation d'armes chimiques - le Conseil de sécurité des Nations unies a annoncé l'organisation d'une réunion en urgence. Mais seuls en sont sortis des mots. Et encore, sans déclaration formelle.
Ainsi, les membres du Conseil de sécurité disent vouloir "faire la lumière" sur les soupçons de recours à des armes chimiques. Ils "saluent" par ailleurs « la détermination du secrétaire général (des Nations unies, Ban Ki-moon,) à mener une enquête approfondie, impartiale et prompte »
Les inspecteurs ne peuvent pas se rendre sur place
Selon des diplomates, la Russie et la Chine sont une nouvelle fois à l'origine de cette paralysie à l'ONU. Partenaires du régime de Bachar el-Assad, Moscou et Pékin ont refusé que le Conseil adopte une déclaration formelle.
Pour l'heure, les inspecteurs de l'ONU dépêchés en Syrie n'ont pas pu se rendre sur les lieux des bombardements. Des négociations sont en cours avec le régime syrien afin de pouvoir enquêter sur ces bombardements. "Pour le moment, la situation de sécurité de permet pas un tel accès", a fait savoir le vice-secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, réclamant "un cessez-le-feu dans cette zone en particulier, et de manière plus générale".
Washington ne parle plus de "ligne rouge"
Mercredi 21 août, plusieurs membres du Conseil, dont la France et le Royaume-Uni, ont demandé que les experts onusiens se rendent le plus vite possible sur les lieux. Paris, Washington, Londres et Berlin ont également adressé par lettre à Ban Ki-moon une demande formelle d'enquête sur ces bombardements. Ce texte, signé par 35 pays, évoque des "informations crédibles sur l'utilisation d'armes chimiques". Interrogé sur BFMTV, Laurent Fabius a évoqué "une réaction qui peut prendre une forme de force", en excluant toute intervention au sol.
Hasard - ou non - de l'histoire, ces attaques interviennent un an et un jour après que Barack Obama a évoqué "la ligne rouge" que franchirait le régime de Bachar el-Assad en utilisant des armes chimiques. Depuis, les preuves se sont multipliées. Mais mercredi, la Maison blanche a refusé d'utiliser ces termes. "Je ne parle pas de lignes rouges. Je n'ai pas de débat ou de conversation sur des lignes rouges. Je n'établis pas de lignes rouges. Ne parlons pas de rouge aujourd'hui", a ainsi commenté la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki.
Source : leJDD.fr 22-08-2013