Pas de ralentissement pour BMW, Mercedes et Audi, qui progressent en Europe et explosent sur les deux plus gros marchés mondiaux, la Chine et les États-Unis. Alors que PSA Peugeot-Citroën, Renault, Fiat et d’autres sont à la peine, les trois constructeurs allemands de voitures haut de gamme enregistrent des records !..

Les records de ventes s'enchaînent, mois après mois, sans que rien ne vienne gripper la machine. Cette semaine, avec une régularité de métronome, Mercedes, BMW et Audi ont présenté des chiffres de croissance exceptionnels face à la baisse du marché européen (-6,6% au premier semestre). Jamais les trois marques allemandes n'ont produit et vendu autant de voitures pour des bénéfices qui se chiffrent en milliards d'euros. Mercedes, récemment distancé par Audi, est reparti à l'offensive et affiche +9% sur les six premiers mois de l'année. BMW confirme sa suprématie et progresse de 8,3% depuis le début de 2013. Audi réalise la meilleure part de marché jamais atteinte par une marque premium. Une voiture sur dix-sept vendues en Europe porte les quatre anneaux du groupe allemand.

Début septembre, au Salon de Francfort, les trois constructeurs feront une nouvelle fois le show. La gamme Audi comptera 42 modèles d'ici à 2015 (contre 26 en 2006) et mise gros sur une A3 remotorisée et une A8 reliftée. La marque, détenue par Volkswagen, peine à tenir la cadence : elle bouclera l'an prochain un programme de 11 milliards d'investissement dont la moitié dans ses usines.

En France, Mercedes voit ses lancements contrariés

Pour Mercedes, le défi est de retrouver sa place de n°1 un mondial dans sa catégorie d'ici à 2020. Un titre derrière lequel il court depuis déjà dix ans. Ses atouts : 13 nouveaux modèles dont les Classe A, Classe E et Classe S, le porte-étendard maison qui sera en vedette à Francfort. En France, Mercedes voit ses lancements contrariés : depuis le 19 juin, le ministère de l'Écologie bloque l'immatriculation de 4 modèles de l'allemand. Ses fluides réfrigérants ne seraient pas conformes à la législation européenne et 5.000 véhicules sont actuellement bloqués hors de l'Hexagone et attendues par leur propriétaire. Vendredi 2 août dernier, Mercedes a annoncé vouloir attaquer la décision française devant le Conseil d'État. Une audience devrait se tenir dans une quinzaine de jours.

BMW veut maintenir sa position de leader mondial

Pour BMW, l'équation est simple : maintenir sa position de leader mondial et faire encore mieux qu'une année 2012 déjà historique. Plusieurs de ses nouveaux modèles confirment la domination absolue du bavarois dans le segment des petits 4×4 (SUV). Le plus modeste, le X1, progresse de 22,8% sur six mois et le X6 de 35,4%. Dans l'électrique, BMW se veut aussi à la pointe avec le lancement, la semaine dernière, d'une première voiture zéro émission, la i3 (vendue 35.000 euros), avant la présentation à Francfort d'une version hybride rechargeable, la i8.

Son succès planétaire, BMW le taille avant tout sur le marché chinois, le premier pour le constructeur devant les États-Unis et le marché intérieur allemand, quand Mercedes réalise encore la plus grande partie de ses ventes sur son territoire. Avec une croissance à deux chiffres et un rythme de deux nouvelles concessions par semaine, BMW laboure la Chine en profondeur. Une nouvelle usine va permettre de doubler ses capacités de production et, surtout, d'équilibrer la part des véhicules importés et produits sur place, désormais à 50-50. "C'est un problème de riches, mais nous avons connu des périodes dans notre histoire chinoise où la production ne suivait pas la demande, ce qui aurait pu nous coûter cher", reconnaissait Olaf Kastner, PDG de l'alliance BMW-Brilliance, le partenaire chinois de l'allemand.

Le showroom de la marque à Shanghai illustre l'emprise de BMW sur le premier marché mondial. Un immense cube en vitre, planté sur le site de l'ancienne exposition universelle, où trônent les modèles mythiques de BMW, comme la série 3 lancée en 1975. L'allemand ne désespère pas d'éveiller chez les Chinois le goût de la conduite. Pour l'heure, ces derniers se contentent d'afficher leur réussite à grand renfort de cylindrées. Les propriétaires restent le plus souvent assis sur la banquette arrière, dans des versions rallongées par rapport aux modèles européens. BMW espère qu'un jour, le million de clients qu'il compte déjà en Chine se décidera à s'installer au volant.

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