Les déclarations de François Fillon sur la "compétition" qui l'oppose désormais à Nicolas Sarkozy irritent les ténors de l'UMP. L'ancien Premier ministre pense trop à 2017, pas assez aux prochaines échéances, estiment-ils. Beaucoup de militants et de sympathisants partagent cet avis.
Ces ambitions sont trop visibles. Après ses déclarations dans le JDD dimanche 6 octobre dernier, où il disait qu'il était désormais en "compétition" contre Nicolas Sarkozy, et ses propos (contestés) à « Valeurs actuelles », du même acabit, François Fillon créé des vagues dans son camp. Il y a d'abord eu mercredi 9 octobre au matin un bureau politique de l'UMP assez remuant. Jean-François Copé a ainsi appelé à se recentrer sur les "préoccupations des Français". "A chaque fois que l'on est prisonnier de querelles politiciennes ou de personnes, le prix à payer est colossal", a-t-il dit. "On est au combat!", a-t-il encore martelé lors d'une passe d'armes avec un élu au sujet des européennes et de la montée du Front national, raconte un participant.
Juppé : « c’est la survie même de l4UMP qui est en jeu.. »
Plus sibyllin encore, Alain Juppé a, sur son blog mercredi, appelé une nouvelle fois ses collègues de l'UMP à cesser de se diviser. "Nous nous complaisons dans les chicaïas internes et les rivalités de personne. C’est désastreux et c’est désormais la survie même de l’UMP qui est en jeu", a-t-il souligné, visant sans le dire François Fillon. Alors qu'on lui prête lui aussi des ambitions pour la primaire de 2016, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac a rappelé son agenda, centré sur les échéances à venir : "Travailler à Bordeaux et pour Bordeaux ; m’engager à fond dans la campagne européenne, non point comme candidat mais comme militant de la cause européenne." Sous-entendu : au contraire de certains qui ne pensent déjà qu'à 2017 et le font savoir partout.
Guaino critique l'"indécence" de Fillon
Henri Guaino, qui ne porte pas François Fillon dans son cœur et qui a soutenu Jean-François Copé en novembre 2012, a, lui, "flingué" l'ancien chef du gouvernement. "Il y a une forme d'indécence. Quand on a été nommé Premier ministre, qu'on est resté cinq ans à ce poste, comment peut-on déverser une telle rancœur, une telle violence contre celui qui l'a nommé?", a-t-il déclaré mercredi midi devant l'Association des journalistes parlementaires (AJP). "Comment peut-on parler aussi peu des problèmes des Français et laisser libre cours à son appétit de pouvoir?", a encore demandé le député des Yvelines. Même condamnation du très sarkozyste Geoffroy Didier, co-fondateur de la Droite forte : "Le rôle des chefs à Paris, n'est pas de 'casser la vaisselle' (pour reprendre les propos de François Fillon dans le JDD, Ndlr), mais plutôt de recoller les morceaux", a-t-il résumé auprès de l'Agence France-Presse.
Certains « fillonistes » sont ébranlés !..
Pour les fillonistes, les deux interventions médiatiques de leur leader ont bien mis le feu et ils tentent de le circonscrire. D'abord, Jérôme Chartier, fidèle de Fillon, a contesté dans les médias les propos rapportés par « Valeurs actuelles ». Le député UMP Eric Ciotti, proche de François Fillon, a estimé mercredi sur France Inter que la "confrontation" entre Nicolas Sarkozy et son ex-Premier ministre François Fillon serait tranchée à la primaire UMP en 2016. Car entre Fillon et Sarkozy "ce ne sont pas des hostilités, il y a un débat, il est utile pour l'opposition, il sera utile pour la France", a-t-il expliqué. Selon lui, "François Fillon est un homme de vérité, il dit où il veut aller, il le fait clairement, sans se dissimuler". Trop clairement au goût de certains. Jusque chez certains fillonistes qui, comme Christian Estrosi et Dominique Dord remettent en cause leur allégeance.
Source : leJDD.fr 09-10-2013
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