La France a un énorme retard sur la marché chinois. Pour combler son retard sur ce marché, la France doit allier le dynamisme de ses grands groupes et le savoir-faire de ses PME.
La part de marché des entreprises françaises sur le marché chinois est d'un peu plus d'1 %. Celle des entreprises allemandes de près de 5 %. "Nous sommes exécrables mais pas nullissimes pour autant". Le diagnostic, sévère, est signé Emmanuel Limido, président de France-Émergents Entreprises et directeur général de Centuria Capital. Selon lui, cela fait plus de vingt ans que les Allemands, champions européens du secteur manufacturier, ont développé une stratégie de conquête avec des grands groupes qui travaillent main dans la main avec leurs sous-traitants pour présenter des offres cohérentes au client chinois. Les fleurons du CAC 40 en France, eux, en seraient restés à la logique des grands contrats rémunérateurs, quitte à laisser au bord du chemin des PME aux reins insuffisamment solides pour tenter une aventure chinoise en solitaire.
Résultat, plutôt que de faire des sacrifices sur leurs marges en partageant leur projet à l'export avec des petites entreprises d'une même filière, nos poids lourds raflent des marchés, dans le nucléaire et l'aéronautique par exemple, tandis que des centaines de PME d'autres secteurs restent sur le carreau ou laissent tomber après quelques années de présence en Chine. Du temps, de l'argent et des alliances, voilà ce qui manque aux entreprises françaises de taille intermédiaire. "Après des années qui ont profité à l'Allemagne grâce à son expérience dans les biens d'équipement, la course aux biens de consommation des Chinois devrait cette fois profiter aux Français", dit-on au consulat de France de Shanghai. Selon Hubert Bazin, associé chez DS Avocats, le premier cabinet français à s'être implanté à Pékin il y a plus de vingt ans, "il faut venir ici pour trouver sa place". Il cite l'exemple de Seb, donné pour mort après l'invasion du marché européen de l'électroménager par la Chine, mais qui a rebondi chez eux en rachetant l'un de ses concurrents locaux, jusqu'à devenir leader dans le secteur des articles culinaires. Autre signe encourageant, Shanghai, la région la plus dynamique de Chine sur le plan économique, voit sa population d'expatriés français augmenter de 20 % par an avec une moyenne d'âge de 28 ans. Des chiffres positifs qui illustrent un refus de céder au défaitisme.
Source : leJDD.fr 22-04-2013
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)