Lors de sa conférence de presse, jeudi 16 mai, le président de la République a annoncé une "initiative européenne" face à la crise, notamment la création d’un "gouvernement économique". Mais il a apporté peu de nouveautés à sa politique économique et sociale intérieure, en dépit de la récession et de la hausse du chômage. Pour l’opposition il s’agit encore d’une diversion !..

Ses réponses à la récession et à la montée continue du chômage étaient attendues. François Hollande a orienté les regards vers Berlin et Bruxelles lors de sa deuxième conférence de presse du quinquennat, jeudi 16 mai à l’Elysée. Principale nouveauté, lors de son propos liminaire, le chef de l’Etat a annoncé vouloir prendre une "initiative européenne" dès la semaine prochaine au Conseil européen pour "sortir l’Europe de sa langueur" et relancer l’économie du Vieux continent. Le président de la République fait le constat que la zone euro est en récession, que l’Allemagne est touchée à son tour et que l’avenir passe par une plus forte intégration politique et industrielle - ce dont les économistes conviennent. "Si l’Europe n’avance pas, elle tombe, ou plutôt, elle s’efface. Elle s’efface de la carte du monde", a-t-il insisté.

Cette "initiative" rassemble des idées déjà évoquées. François Hollande veut un gouvernement économique européen, proposition formulée en août 2011 par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, mais jamais mise en œuvre. Ce gouvernement se réunirait une fois par mois (deux fois par an dans la version de son prédécesseur). Il serait dirigé par une personnalité à plein temps (Sarkozy et Merkel parlaient d’un président élu). Il coordonnerait les politiques économiques, l’harmonisation fiscale et sociale et la lutte contre la fraude fiscale.

Créer une "communauté européenne de l’énergie"

Par ailleurs, le chef de l’Etat souhaite que l’Europe débloque dès à présent une enveloppe prévisionnelle de six milliards d’euros en faveur de l’insertion des jeunes, avant que les Vingt-Sept ne se soient mis d’accord sur le budget global de l’Union, pas encore adopté. Il a réitéré sa proposition de créer une "communauté européenne de l’énergie" chargée de promouvoir un développement coordonné des énergies renouvelables - ce qui suppose de faire collaborer des entreprises concurrentes. Enfin, il a remis au goût du jour le chantier de l’intégration politique - se fixant un délai de deux ans - et de la création d’un budget européen financé par des eurobonds. Angela Merkel avait repoussé ces idées l’an dernier, sine die. La chancelière allemande estimait que de telles avancées ne pouvaient se concevoir avant que les pays ne se soient désendettés et réformés - ce qui est encore loin d’être le cas. "C’est une affaire d’urgence européenne", estime au contraire François Hollande.

Se plaçant sur le terrain européen, le président de la République a apporté peu de nouveautés à court terme contre la récession et le chômage à l’intérieur de nos frontières. Il a annoncé l’élargissement de l’accès aux emplois d’avenir (réservés aux non diplômés). De nouvelles catégories d’employeurs pourront les utiliser, une demande récurrente des élus locaux en charge du dispositif. De même, les contrats de génération (qui lient embauche d’un jeune et maintien d’un senior) seront possibles en cas de reprise d’entreprise, y compris dans l’agriculture. Il a répété son objectif d’infléchir la courbe du chômage avant la fin de l’année : "Je m’y tiens". Tout en observant les doutes que cette promesse soulève.

Source : leJDD.fr  16-05-2013

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