Face à la contestation sociale qui agite son pays depuis plus de dix jours, la présidente brésilienne a pris plusieurs engagements vendredi 21 juin au soir, lors d'une allocution solennelle à la nation. Dilma Rousseff a notamment promis d'améliorer les services publics et de trouver des "moyens plus efficaces pour combattre la corruption".
La présidente du Brésil tente de calmer le jeu. Discrète depuis le début de la fronde sociale qui touche le pays - elle ne s'était exprimée qu'une fois mardi dernier -, Dilma Rousseff a fait vendredi 21 juin au soir une allocution solennelle à la nation. "Je veux répéter que mon gouvernement écoute les voix démocratiques qui réclament le changement", a-t-elle déclaré, au lendemain de manifestations monstres émaillées de violence. Elle a néanmoins averti qu'elle ne tolérerait pas qu'une "minorité violente et autoritaire salisse un mouvement démocratique et pacifique", en détruisant "le patrimoine public et privé".
Dans cette intervention de dix minutes retransmise par les radios et télévisions du pays, Dilma Rousseff a promis d'oeuvrer à un "grand pacte pour améliorer les services publics". Elle a notamment cité des "transports en commun de qualité à des tarifs justes", tout en évoquant la santé et l'éducation. Dans ce dernier domaine, elle a réitéré son souhait d'y consacrer 100% des recettes pétrolières du pays, un projet paralysé par de forts blocages politiques.
Rousseff promet "une grande coupe du Monde"
La présidente brésilienne a également annoncé qu'elle recevrait "les leaders des manifestations pacifiques, les représentants des organisations de jeunes, des syndicats, des mouvements de travailleurs, des associations populaires". Mobilisés depuis une dizaine de jours, tous dénoncent en particulier les grands travaux engagés avant l'organisation de la Coupe du monde 2014 et des Jeux olympiques en 2016, ainsi que la corruption de la classe politique. Dilma Rousseff a d'ailleurs estimé que le Brésil avait besoin d'"oxygéner" son "système politique" pour le rendre "plus perméable à l'influence de la société" et de trouver des "moyens plus efficaces pour combattre la corruption".
Sur la compétition de football organisée dans un an, elle a tenu à préciser que "l'argent dépensé pour les stades par le gouvernement sera dûment remboursé par les entreprises et les gouvernements des Etats qui les exploiteront" dans l'avenir. "Je ne permettrai jamais que les deniers du gouvernement fédéral (...) négligent les secteurs prioritaires comme la santé et l'éducation", a-t-elle assuré, en promettant que le Brésil allait réussir "une grande coupe du Monde de football".
Dilma Rousseff saura très vite si ses engagements suffiront à calmer la contestation. Tandis que la dirigeante brésilienne s'exprimait, de nouvelles manifestations, bien moindres que celles du jeudi 20 juin dernier, étaient recensées dans une trentaine de villes. Le Mouvement Passe Livre (MPL, pour la gratuité des transports en commun) à Sao Paulo, l'un des fers de lance de la fronde sociale, a toutefois annoncé qu'il cessait d'appeler à manifester dans la mégapole, après la baisse du prix des transports publics. Pour ce groupe, "l'objectif final a été conclu". D'autres en revanche continuaient à lancer des appels à manifester sur les réseaux sociaux.
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