Avec 345 décès contre 366 un an plus tôt, le mois de juillet 2013 est le moins meurtrier depuis 1948, date de mise en place des statistiques de la mortalité routière. D’autres indicateurs nuancent toutefois cette bonne nouvelle.
Pour la sécurité routière, qui l’a annoncé jeudi 8 août dans un communiqué, il s’agit d’"une baisse notable". Avec 345 tués sur les routes de France, juillet 2013 marque une baisse de 5,7% de la mortalité par rapport à l’année précédente, et devient le mois de juillet le moins meurtrier en France depuis qu’existent les statistiques de la mortalité routière, mises en place en 1948. Un bon résultat plutôt inattendu, car selon la sécurité routière, "la première quinzaine (du mois) a présenté une forte tendance à la hausse de la mortalité, mais la seconde quinzaine a été plus favorable". La statistique vient toutefois confirmer les bons résultats enregistrés depuis un an et demi : sur les sept premiers mois de 2013, la mortalité a baissé de 13,47% par rapport à la même période en 2012.
A part la mortalité, tout augmente
Mais derrière ce bon chiffre, la sécurité routière pointe la "hausse des autres indicateurs de l’accidentalité du mois". Les accidents corporels sont ainsi passés de 5.275 à 5.434 entre les deux derniers mois de juillet, soit une hausse de 3%, et le nombre de blessés de 6.792 à 6.966 (+2,6%). Deux augmentations particulièrement fortes apparaissent : la hausse de 14,9% du nombre de blessés hospitalisés, qui sont au nombre de 2.915 en juillet, ainsi que la progression de 19,3% de la mortalité des motocyclistes. Preuve que malgré la bonne nouvelle de ce mois de juillet, la prudence au volant comme au guidon reste de mise.
Des comparaisons d’une année à l’autre toujours difficiles
J’ai déjà eu l’occasion d’aborder ici ce sujet de la mortalité routière et d’expliquer qu’il était très difficile et parfois même ridicule de vouloir comparer les mois de juillet 2012 et 2013 et de vouloir en tirer des conclusions rigoureuses. Le climat a bien sur une incidence forte, la position du 14 Juillet dans la semaine, le nombre de dimanches, la longueur des « bouchons » les jours de grands départs,.. Trop de paramètres à prendre en compte pour permettre une comparaison fiable. Il est certain que lors du grand départ de fin juillet de cette année où l’on a compté plus de 800 km de bouchons sur les routes des vacances, les durées de trajets se sont allongées et les risques d’accident ont diminué pour des milliers d’automobilistes.
La vitesse n’est plus la cause de tout
Pour ce qui est du paramètre vitesse que le ministre de l’Intérieur semble considéré comme le plus important, il faut analyser les chiffres de près : la répression, la peur du gendarme, a réussi à faire que la majorité des conducteurs sont plus respectueux des vitesses limitées. Donc la vitesse moyenne des véhicules en général a baissée. Or que constate-t-on ? Que les accidents sont moins sévères : moins de tues et plus de blessés graves hospitalisés. Une nouvelle baisse de la vitesse autorisée comme l’a annoncé Manuel Valls sous la poussée de certains lobbies, ne fera qu’accentuer le problème. La sécurité routière passe maintenant par une réduction du nombre des accidents : suppression des points noirs bien connus, pose de glissières de sécurité devant les platanes, contrôles plus sévères et plus fréquents des taux d’alcoolémie et des usages de stupéfiant, sévérité accrue pour usage du téléphone et port de la ceinture, etc..
Avec 345 tués sur la route, même si l’on est au plus bas depuis 1948, la détresse que ces accidents entrainent dans les familles est inacceptable. Il faut donc prendre des mesures. Prenons bien garde de prendre les bonnes mesures et de faire les investissements là où ils sont le plus utiles.
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