Pour François Hollande, les vacances auront été encore plus courtes que prévu. A peine a-t-il tourné le dos en s’installant à la fin de la semaine dernière à la Lanterne — la résidence secondaire de l’exécutif à Versailles (Yvelines) — que cette polémique Valls-Taubira le ramène aux dures réalités de la politique. Un épisode dont il se serait sans doute bien passé, même s’il valide paradoxalement son intuition qu’il fallait être cet été, aux yeux des Français, un président hyperactif.
Un sérieux couac
Car si le chef de l’Etat n’a pas manifesté officiellement la moindre réaction — l’Elysée se contentant d’un laconique « pas de commentaire » —, il a bien sûr été prévenu avant même la sortie du « Monde » de la publication du courrier confidentiel que Manuel Valls lui avait expédié. Et il a suivi avec impuissance (et l’irritation qu’on imagine) le développement de la polémique dans les médias. Ses coups de fil passés très vite à quelques-uns de ses proches, à commencer par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en témoignent : Hollande suit l’affaire de très près. Cet affrontement public entre deux des ministres les plus en vue représente un sérieux couac. Avec le risque de gripper une rentrée qui s’annonçait déjà périlleuse à cause des dossiers sociaux brûlants, d’une économie atone et de l’explosive réforme des retraites.
Consigne : « minimiser l’affaire »
Ligne de défense pour parer au plus pressé : minimiser. Matignon s’en est chargé très vite hier après-midi en indiquant : « On est dans la phase normale d’échanges préalables aux arbitrages. Qu’il y ait des divergences d’appréciation entre les ministres de la Justice et de l’Intérieur, cela n’est pas anormal. Le processus de préparation de la loi pénale est en cours et se poursuit. » Mais les dégâts sont là. « On va retomber dans ce débat stérile entre laxistes et répressifs », déplore un responsable socialiste. Exactement ce que voulait éviter à tout prix le président.
Et dire que François Hollande avait bouclé, il y a une semaine à Marly-le-Roi (Yvelines), une séquence de présence intensive sur le terrain que son entourage jugeait plutôt efficace. Avant de repartir, il avait adressé un satisfecit à Christiane Taubira qui avait retardé ses vacances pour tacler la droite après l’erreur concernant le décret sur les prescriptions de peines. Il est en revanche exaspéré par l’activisme et les ambitions affichées de son ministre de l’Intérieur.
Source : Le Parisien 15-08-2013
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