Le premier président civil d'Egypte se prépare à un bras de fer avec l'armée. Dimanche 8 juillet au soir, Mohamed Morsi a en effet décidé de rétablir le Parlement, dominé par les islamistes, trois semaines après sa dissolution qui avait permis à l'armée de reprendre à son compte le pouvoir législatif en Egypte.
L'Egypte s'apprête à vivre des heures tendues. En rétablissant le Parlement dominé par les islamistes, trois semaines après sa dissolution par l'armée, Mohamed Morsi, fraîchement élu président, sait que la réaction de l'armée ne va pas se faire attendre. D'ailleurs le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a tenu une "réunion urgente sous la présidence du maréchal Hussein Tantaoui pour examiner les mesures présidentielles" prises dimanche.
Referendum sur la constitution et nouvelles élections législatives
"Le président Morsi a émis un décret présidentiel annulant la décision prise le 15 juin 2012 de dissoudre l'Assemblée du peuple et invite la chambre à se réunir de nouveau et à exercer ses prérogatives", a rapporté l'agence officielle Mena. Le décret présidentiel prévoit en outre "l'organisation d'élections anticipées pour la Chambre, 60 jours après l'approbation par référendum de la nouvelle Constitution du pays, et l'adoption d'une nouvelle loi régissant le Parlement", selon la Mena. Aucune date n'a pour l'heure été fixée pour la rédaction de la Constitution de l'après-Moubarak. La commission de 100 membres chargée de mettre au point ce document s'est réunie pour la première fois le 18 juin et a désigné un juge respecté, Hossam al-Ghariani, à sa tête.
Le décret présidentiel dénoncé comme "illégal"
Le décret présidentiel a été dénoncé comme "illégal" par l'ancien président de la Haute cour constitutionnelle, Farouk Sultan. Un porte-parole de la cour, Maher Sameh, cité par Mena, a indiqué que "l'assemblée générale de la Haute cour constitutionnelle a été convoquée lundi en réunion extraordinaire" pour débattre de cette question. L'opposant Ayman Nour a de son côté appelé le président à respecter les décisions de la justice tandis que le député de gauche Abou El-Ezz al Hariri a dit qu'il porterait l'affaire devant la cour administrative pour annuler les décisions du président. Ces annonces interviennent à la veille d'une réunion du conseil de la Choura des Frères musulmans, et après une visite au Caire du secrétaire d'Etat adjoint américain, William Burns, venu remettre un message du président Barack Obama au nouveau chef d'Etat égyptien.
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